9 mai, 2018Soutenus par l’affilié à IndustriALL, le syndicat des travailleurs de l’industrie sidérurgique et minière d’Ukraine (PMGU), les travailleurs d’ArcelorMittal employés à l’aciérie Kryvyi Rih demandent à signer une nouvelle convention collective garantissant des hausses salariales et des conditions de travail sûres.
Après 26 heures de négociations, le syndicat et la direction de la compagnie ont signé, le 4 mai, un accord visant à créer une commission de conciliation. La question des rapports publics reste la pierre d’achoppement. La direction souhaite que les discussions se tiennent à huit clos, ce qui a été refusé par le syndicat. Celui-ci a été stoppé par les services de sécurité et la police après avoir demandé à parler avec le PDG de l’usine Kryvyi Rih d’ArcelorMittal à la place.
Environ 400 travailleurs se sont réunis devant les locaux de la direction de l’usine pour soutenir le syndicat. Les deux parties ont convenu que soit inclus dans l’accord un engagement de faire une déclaration commune à la fin de chaque réunion. Dans le cas contraire, les médias publieront les deux déclarations côte à côte pour que les employés puissent voir les différences.
La commission de conciliation tiendra sa première réunion sur le fond dans six jours.
Natalia Marinyuk, présidente du comité syndical du PMGU à l’aciérie Kryvyi Rih d’ArcelorMittal, a indiqué:
« Nous n’appelons pas à une action illicite pour satisfaire nos exigences. Par conséquent, j’exhorte l’employeur de cesser de contourner les procédures de conciliation et de commencer les négociations avec le syndicat pour élaborer et prendre une décision commune sur les revendications collectives professionnelles ».
Selon la convention collective actuelle, les négociations sur les hausses salariales devaient commencer durant le quatrième trimestre de 2017. Néanmoins, la direction les a jusqu’ici éludées.
De plus, le 27 mars, cette dernière a tenté de perturber une assemblée générale du syndicat en annonçant un autre lieu de réunion. La conférence est toutefois parvenue à approuver les revendications des employés ainsi que la structure de l’organe habilité à représenter leurs intérêts dans le différend.
Les travailleurs réclament des hausses salariales allant de 400 à 1 000 euros par mois. Actuellement, un appel au PDG a été signé par près de 12 000 personnes, soit plus de la moitié des employés.
Les travailleurs insistent également pour que soit réalisée une inspection détaillée de tous les bâtiments et constructions en raison de l’accident tragique survenu le 3 mars lors de l’effondrement d’un toit, tuant un employé sous-traitant de 25 ans.
En outre, les travailleurs exigent que la direction, en particulier sa directrice des ressources humaines, mette fin à sa politique antisociale et antisyndicale.
IndustriALL Global Union et ses syndicats affiliés, représentant des dizaines de milliers de travailleurs d’ArcelorMittal dans le monde entier, ont envoyé une lettre de solidarité au PMGU en soutien de leur lutte.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, et les dirigeants de ces syndicats ont déclaré:
« Nous soutenons pleinement les revendications du PMGU, à savoir que la direction de Kryviy Rih d’ArcelorMittal mette un terme à sa politique antisyndicale, remplace Olena Pylypenko en sa qualité de directrice des ressources humaines, arrête de négocier de mauvaise foi sur les salaires et les autres questions, améliore la sécurité et entame un véritable dialogue social ».