23 septembre, 2022Les travailleurs et travailleuses de l’usine ETF Tekstil d’Istanbul, en Turquie, manifestent depuis bientôt 70 jours devant l’usine, soit depuis que la direction a mis fin aux activités à la fin du mois de juillet. Invoquant une crise financière, l’employeur refuse de payer conformément à la convention collective les plus de 300 travailleurs et travailleuses.
Les travailleurs et travailleuses de l’usine sont couverts par une convention collective, qui leur donne droit à des primes, des indemnités de licenciement et de préavis ainsi que des congés annuels. L’employeur a proposé de payer 70 % de l’indemnité de licenciement, ce qui a été rejeté par le syndicat. Depuis lors, il n’y a pas eu d’autre contact de la part de l’employeur.
En refusant de payer aux travailleurs et travailleuses ce qui leur est dû, ETF Tekstil viole la convention collective.
Gulsen Balta a travaillé dans le département logistique de l’usine pendant près de cinq ans, faisant vivre une famille de quatre personnes. Elle raconte :
“La fermeture me rend anxieuse, comment vais-je faire vivre ma famille et trouver un autre emploi ? Il est difficile de tenir le piquet de grève, nous avons été attaqués par la police à plusieurs reprises, mais nous sommes fermes et confiants dans nos ambitions et nous continuerons à nous battre pour ce qui est à nous. Nous avons travaillé dur dans cette usine, nous avons produit et nous avons accompli nos tâches. En tant que travailleurs, nous avons développé cette entreprise et nous méritons ce qui nous revient de droit.”
Dans une lettre adressée à la direction de l’entreprise en août, IndustriALL a revendiqué que l’employeur s’engage avec Deriteks et négocie les conditions de la fermeture dans le respect du droit du travail turc, des normes internationales du travail fondamentales et des engagements des entreprises envers leurs clients. ETF Tekstil produit des t-shirts pour des enseignes comme Columbia et Sketchers.
Lors d’une visite rendue au piquet de grève en septembre, le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré :
“IndustriALL soutient votre lutte, vive la solidarité internationale ! L’employeur doit agir maintenant et indemniser complètement les travailleurs et travailleuses, conformément au droit du travail turc. Si ce n’est pas le cas, IndustriALL est prête à lancer une campagne internationale, qui s’adressera entre autres aux principaux clients.”