28 septembre, 2023L’un des principaux objectifs de l’accord tripartite conclu en Suède est de permettre à chacun de se perfectionner et de se reconvertir sans perte de revenus. Cet accord, qui bénéficie à tous les travailleurs et travailleuses, est particulièrement important pour les cols blancs.
L’an dernier, les partenaires sociaux suédois ont conclu deux accords nationaux sur le développement des compétences. Ces accords sont liés à une nouvelle législation adoptée par le Parlement suédois en juin 2022, qui prévoit le financement nécessaire à la formation, à la requalification et à l’amélioration des compétences par le biais de subventions ou de prêts.
Les syndicats suédois de cols blancs Sverges Ingenjörer et Unionen étaient deux des syndicats en première ligne pour cet accord.
Il s’agit d’accords historiques pour les syndicats et qui ont une portée que l’on a plus vue sur le marché du travail suédois depuis très longtemps.
Le développement de la numérisation et de l’intelligence artificielle a un impact significatif sur les compétences requises. Dans ce contexte, ces accords sont essentiels pour permettre aux travailleurs hautement qualifiés, qui sont exposés aux nouvelles évolutions, de conserver les compétences requises par ces nouvelles technologies, de maintenir leur employabilité et d’évoluer vers de nouveaux postes.
Les ingénieurs doivent se tenir au courant des nouvelles technologies et cet accord leur donne la possibilité de rester plus longtemps sur le marché du travail, car il leur permet de faire quelque chose de nouveau ou de changer d’orientation.
“Si nous prenons l’exemple de l’industrie automobile, de nombreux ingénieurs ont été formés aux moteurs à combustion et ont besoin de se recycler dans l’électrification. Il peut également arriver qu’un ingénieur approche de la retraite et souhaite transférer ses connaissances et enseigner les mathématiques ou les sciences. C’est également une bonne chose qu’il bénéficie d’un soutien tripartite porté par les autorités, même si ce sont les partenaires sociaux qui ont négocié pour parvenir aux signatures finales,”
a déclaré Ulrika Linstrand, Présidente de Sverges Ingenjörer.
L’accord, dénommé “Soutien à la formation pour la transition”, établit le droit à la formation des membres des syndicats. La nouvelle aide à la formation pour la transition s’applique aux personnes qui ont travaillé au moins huit ans sur les quatorze dernières années. Les accords s’appliqueront parallèlement au système d’aide à l’éducation existant. La subvention remplacera 80 % du revenu net, jusqu’à un plafond, et un prêt supplémentaire pourra s’y ajouter.
Cette nouvelle bourse est plus généreuse que le système d’aide à l’éducation existant et les travailleurs et travailleuses peuvent en bénéficier pendant une période plus courte, jusqu’à 44 semaines pour des études à temps plein. Les transitions professionnelles, l’amélioration des compétences et de la sécurité de l’emploi pour les travailleurs et travailleuses ainsi que la promotion de l’apprentissage en continu sont des éléments saillants de ce nouvel accord, qui permet aux entreprises de disposer d’une main-d’œuvre plus productive et plus qualifiée.
Toutefois, le lancement de nouvelles réformes n’est pas sans poser de problèmes. Pour Unionen, l’autorité chargée de l’octroi des subventions n’a pas été en mesure de gérer toutes les demandes à temps en raison d’un manque de ressources, ce qui pourrait être résolu grâce au nouveau budget. Un autre défi est le manque de places dans l’enseignement, tant à l’université qu’à l’université du travail, ciblant les membres qui ont besoin de formations qualifiées plus courtes.
“Nous nous félicitons de cet accord et Unionen a été l’une des forces motrices de sa réalisation. Nous avons travaillé sur la requalification, l’amélioration des compétences et la formation continue depuis les années 1970, mais en nous concentrant principalement sur les cas où nos membres perdent leur emploi ou sont au chômage. Il s’agit de reconnaître que nous avons également besoin de formation continue lorsque nous avons un emploi, en raison d’un marché du travail en constante évolution, dû à la numérisation,”
a déclaré le Secrétaire international d’Annakarin Wall Unionen.
Christine Olivier, Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL, a déclaré :
“Ces accords sur la requalification et la reconversion sont essentiels pour permettre une transition juste. Il est important que ces accords couvrent tous les travailleurs et toutes les travailleuses, y compris les cols blancs qui sont soumis à une forte pression pour rester au fait des nouvelles technologies et être formés de manière adéquate à celles-ci.”