21 septembre, 2022150 membres de la section locale 177 d'Unifor de la cimenterie Ash Grove, dont le propriétaire est le géant irlandais du ciment CRH, à Joliette, dans la province du Québec, subissent un lock-out depuis mai de l'an dernier. L'employeur refusant de dialoguer avec le syndicat et faisant appel à des briseurs de grève, aucune issue n'est en vue dans ce conflit.
Alors même que la négociation collective se poursuivait, le 22 mai 2021, la direction a imposé illégalement un lock-out qui a ensuite été régularisé le 3 juin.
Le conflit se poursuit malgré plusieurs séances de négociation. L'employeur tente d'arracher de nombreuses concessions à son personnel syndiqué, en particulier sur la question de la sous-traitance, tout cela dans un contexte où des dizaines de travailleurs risquent de perdre leur emploi par la fermeture de deux fours sur quatre.
Malgré une forte demande de ciment qui fait augmenter les prix du marché et une pénurie de main-d’œuvre, Ash Grove refuse de rappeler des salariés mis à pied qui pourraient occuper d'autres postes dans l'entreprise. Elle préfère recourir à des agences de placement et des sous-traitants.
En juillet, Daniel Cloutier, le directeur québécois d'Unifor, a dénoncé l'inaction du gouvernement dans ce dossier qu'il accuse de favoriser ainsi la production de "ciment scabé", c’est-à-dire produit par des jaunes, et se met en défaut vis-à-vis de sa propre législation contre ces pratiques, en ce qu'il contribue à perpétuer le conflit.
Pour Alexander Ivanou, le directeur d'IndustriALL en charge de l'industrie des matériaux :
"Ce conflit dure depuis trop longtemps, au détriment des membres de la section 177 d'Unifor. Avec le réseau syndical mondial de CRH et son CEE, IndustriALL assure les travailleurs de sa solidarité. Ces menées antisyndicales doivent stopper immédiatement et la direction doit revenir à la table des négociations."
Crédit photographique : page Facebook de la section 177 d'Unifor