17 juin, 2020Le Conseil national des relations du travail (NLRB) a dressé un procès-verbal contre Asarco pour des pratiques de travail déloyales qui ont déclenché une grève de huit mois.
Le procès-verbal dressé par le bureau de Phoenix, en Arizona, du NLRB, l’arbitre américain des relations sociales, donne raison aux travailleurs. Le NLRB souligne l’incapacité de la direction d’Asarco à négocier de bonne foi avec les syndicats représentant ses salariés, tant avant que pendant le conflit en cours.
Les accusations portent notamment sur le fait de négocier sans intention de parvenir à un accord, de ne pas fournir les informations nécessaires à la négociation, de ne pas avoir de décideurs à la table avec une autorité suffisante pour négocier, de pratiquer la discrimination à l’encontre des représentants syndicaux, de déclarer de manière illégale le conflit dans l'impasse et de mettre en œuvre unilatéralement des modifications des conditions de travail.
L’entreprise doit répondre par écrit au plus tard le 29 juin.
Cette décision est encourageante pour les quelque 2.000 travailleurs syndiqués qui ont passé huit mois sur les piquets de grève de cinq sites d’extraction et de traitement du cuivre en Arizona et au Texas. La majorité des travailleurs sont représentés par l’affilié d’IndustriALL Global Union, le Syndicat des Métallos USW. D’autres travailleurs sont représentés par d’autres affiliés, les Teamsters, les Chaudronniers (IBB), les Machinistes (IAM) et l’UAW, ainsi que par la FIOE et l’IUOE.
Les travailleurs se sont mis en grève le 13 octobre 2019, après avoir rejeté une nouvelle convention de quatre ans qui ne prévoit toujours aucune augmentation de salaire à l’issue d’un gel des salaires de dix ans. Les travailleurs ont tenu bon sur leurs piquets de grève malgré des mois de difficultés, exacerbées par la crise du coronavirus.
Le Président de l’USW, Tom Conway, a loué la force de caractère des grévistes, tout en appelant au soutien et à la solidarité afin qu’ils puissent tenir un jour de plus que l’entreprise.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a indiqué :
“Ces travailleurs ont courageusement fait face à l’intransigeance de la multinationale pendant huit longs et difficiles mois. Ils ont maintenant été confortés par cette position du NLRB, qui montre que l’entreprise a provoqué le conflit et n’a jamais eu l’intention de proposer un accord équitable. Cette décision est un signe clair que cette tactique a échoué. Elle doit prendre fin maintenant et l’entreprise doit négocier de bonne foi.
Les travailleurs ont montré leur force et leur détermination et ils l’emporteront. Nous sommes fiers d’être à leurs côtés.”