26 novembre, 2018Samsung Electronics doit s’impliquer aux côtés des syndicats pour rendre les lieux de travail plus sûrs, a indiqué IndustriALL Global Union après que l’entreprise a récemment marqué son accord pour verser des indemnités à des centaines de travailleurs et travailleuses qui ont contracté des maladies potentiellement mortelles au sein de ses usines en Corée du Sud.
Après onze années de lutte de la part de SHARPS, un groupement de défense qui représente les travailleurs et travailleuses affectés, Samsung Electronics a présenté des excuses formelles et enfin proposé des indemnités à d’actuels et anciens salariés qui ont été victimes de graves maladies professionnelles, dont des cancers du poumon et des leucémies, de par leur exposition à des produits chimiques au sein de ses usines de semi-conducteurs et de LCD depuis 1984.
“Il a fallu bien trop longtemps à l’entreprise pour présenter des excuses, onze ans de trop. Samsung devrait s’excuser pour avoir privé ses salariés de liberté syndicale. Le droit de connaître les dangers inhérents au lieu de travail et celui d’avoir un syndicat indépendant sont des préalables cruciaux à tout système de prévention à long terme digne de ce nom,” a déclaré un porte-parole de l’affilié d’IndustriALL, le Syndicat des métallurgistes coréens (KMWU).
En 2007 Yumi Hwang est morte d’une leucémie après avoir travaillé dans une usine de Samsung Electronics fabriquant des puces électroniques, déclenchant l’alarme par rapport aux dangers auxquels les travailleurs et travailleuses sont exposés au sein des usines de l’entreprise.
SHARPS a depuis réuni des éléments sur des centaines de travailleurs et travailleuses de Samsung atteints de graves maladies liées au travail, dont des cancers, des désordres sanguins, des affections pulmonaires et des fausses couches. Samsung avait snobé ces travailleurs et travailleuses, dont nombre sont décédés, et refusé d’accepter sa responsabilité ou de payer des indemnités. Cependant, ce 23 novembre 2018, le président de Samsung, Kinam Kim, a présenté des excuses aux “travailleurs et travailleuses qui ont souffert de maladie ainsi qu’à leurs familles”, en mentionnant aussi le fait que l’entreprise avait failli à “suffisamment gérer les menaces pour la santé”.
S’exprimant après l’annonce des indemnités faite le 1er novembre, le père de Yumi, Sang-gi Hwang, a déclaré :
“Des indemnités pour les travailleurs et travailleuses sont importantes, mais plus importante encore est la prévention. Le droit de savoir et de participer à la prévention pour tous les salariés et les membres de leurs communautés, de sorte à ce que les travailleurs et travailleuses soient conscients des substances chimiques utilisées, doit être garanti en renforçant la Loi sur la santé et la sécurité professionnelles.”
Au lieu d’apporter des améliorations, le KMWU dit que Samsung a déplacé le travail dangereux plus bas dans la chaîne d’approvisionnement et dans des usines à l’étranger. Le KMWU appelle à une législation plus stricte pour tenir les multinationales responsables des abus perpétrés tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, indique :
“Samsung devrait respecter les droits syndicaux fondamentaux et s’impliquer aux côtés des délégués syndicaux pour assurer la santé et la sécurité et garantir les droits des travailleurs et travailleuses de tous les sites de Samsung Electronics. La direction devrait comprendre que le syndicat va rendre le lieu de travail plus sûr.”