5 juillet, 2012La Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20), qui s’est tenue du 20 au 22 juin 2012, devait constituer un tournant dans les efforts engagés dans le monde pour s’attaquer à la pauvreté et à la dégradation de l’environnement.
À l’ouverture de l’évènement, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon l’a caractérisée dès le départ comme la chance d’une génération. Si tel était le cas, alors Rio+20 n’a pas tenu ses promesses, car la chance a été gâchée par une répétition de platitudes.
Pour comprendre cela, il faut voir ce qui manque dans le résultat, intitulé “L’avenir que nous voulons”. Les mots gentils n’ont aucune force. Il n’y a presque pas d’engagements en vue d’une action concrète et suivie. Aucun financement n’a été attribué. Aucun objectif ambitieux, aucune révision des structures actuelles de production et de consommation n’est apparue. Les mots “économie verte” se trouvent dans le texte, mais ils sont dénués de sens: pas de stratégie ou de politique industrielle cohérente à tirer; et le document est silencieux sur la réforme de la finance internationale ou l’imposition d’une taxation même faible des transactions financières internationales.
Rendons-leur justice, on trouve quelques bonnes choses dans les conclusions de Rio+20. Il y a la reconnaissance du problème du chômage des jeunes, la création d’emplois décents, les questions concernant les femmes et la santé sexuelle, le rôle des travailleurs et travailleuses et des syndicats, et une transition juste. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) se poursuivra. Il y a également quelques engagements sur la désertification, l’eau potable et la protection des océans du monde. Malheureusement, tout ceci est plus faible que ce qu’on espérait, et inapplicable.
Les dirigeants des pays et leurs principaux ministres doivent porter le blâme de ce fiasco. Les Nations unies ne sont efficaces que dans la mesure où ses États-membres le permettent. Cela montre la crise dans la gestion des affaires internationales et le besoin de remettre cela sur pied.
Comme l’a dit Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI) : “Les mots ne suffisent pas, un processus des Nations unies sans objectif, sans chronologie et sans réelle inclusion des syndicats et de la société civile ne fait rien qui puisse réduire l’anxiété des gens qui souffrent du chômage, de la pauvreté ou de la destruction de l’environnement sur leurs terres et/ou de leurs moyens d’existence”.
Jyrki Raina de son côté a déclaré: “C’est le rôle des gouvernements de garantir les besoins réels de leurs citoyens et citoyennes et d’assurer le bien commun. Et il revient aux syndicalistes de rester mobilisés pour rappeler ce devoir. Une stratégie industrielle durable n’est plus seulement une bonne idée, cela devient une question de survie”.
Pour plus de renseignements, ouvrir le lien suivant: http://www.industriall-union.org/rio20-the-future-they-want