10 décembre, 2021Des millions de nouveaux emplois sont créés dans la chaîne d’approvisionnement des énergies renouvelables, dans des secteurs représentés par IndustriALL. Comment les syndicats peuvent-ils s’assurer que ces nouveaux emplois soient de bons emplois ?
C’est la question clé qui est ressortie du séminaire en ligne d’IndustriALL sur le thème “Renforcer le pouvoir des syndicats dans les énergies renouvelables”, organisé le 9 décembre, avec des experts de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), un organisme intergouvernemental chargé d’informer, d’élaborer des politiques et de financer des projets.
Ulrike Lehr et Michael Renner, de l’IRENA, ont offert un résumé de ce que pourrait signifier une voie de transition énergétique en termes d’économie, d’emploi et de bien-être.
L’étude de l’IRENA sur les énergies renouvelables et l’emploi montre que la pandémie mondiale n’a pas ralenti la croissance des énergies renouvelables et met en évidence les liens étroits entre l’environnement, l’économie et le bien-être.
Les défis croissants du changement climatique renforcent la nécessité d’une transition juste et inclusive vers des emplois durables, décents et respectueux du climat. Cette transition est en bonne voie : en 2020, le secteur des énergies renouvelables employait plus de 12 millions de personnes et les projections de l’IRENA montrent que ce nombre ne fera qu’augmenter avec le temps.
Ulrike Lehr, présentant des scénarios pour l’avenir, a souligné que “les emplois liés aux énergies renouvelables passeront à 43 millions d’ici à 2050". C’est rassurant, mais il faut que toutes les parties prenantes soient au rendez-vous.”
Michael Renner explique :
“Les progrès technologiques influencent la création d’emplois dans le domaine des énergies renouvelables, en entraînant une réduction des coûts. À mesure que les énergies renouvelables deviennent plus abordables, elles deviennent plus compétitives que les combustibles fossiles et l’emploi augmente. Dans les parties de la chaîne de valeur liées à la fabrication des équipements, à la construction et à l’installation, des emplois seront créés. Au fur et à mesure de l’installation de capacités de plus en plus importantes, les activités d’exploitation et de maintenance généreront davantage d’emplois.”
Quelques semaines seulement après avoir participé à la COP26, où les syndicats ont clairement exprimé leurs revendications, la Directrice de l’énergie d’IndustriALL, Diana Junquera Curiel, a souligné ce que ces développements signifient pour les syndicats.
“Nous devons soutenir nos affiliés tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cela ne peut pas se faire si nous ne pouvons pas garantir des emplois et des salaires décents, des droits du travail ainsi que la santé et la sécurité.
Nous avons besoin d’une approche globale qui permette de mieux comprendre non seulement le secteur de l’énergie, mais aussi l’économie, la société et la planète” a indiqué Diana Junquera.
“Nous sommes là pour soutenir les travailleurs et travailleuses dans un monde en mutation. Embrassons le changement vers les technologies vertes et prenons l’initiative des mesures de formation, pour ainsi nous assurer que la transition soit juste”, a déclaré Matthias Hartwich, Directeur d’IndustriALL pour la construction mécanique et les métaux de base.
Mathias Hartwich a expliqué comment le génie mécanique peut faire partie de la solution, par le biais de la technologie verte, en donnant aux industries la possibilité de concevoir un avenir meilleur.
La capacité d’un pays à créer des emplois dans le domaine des énergies renouvelables dépend de ses structures et de ses capacités économiques. Quelles sont les dépendances d’un pays, en termes de denrées de base, de technologie et d’empreinte géographique, et dans quelle mesure ce pays s’efforce-t-il activement de localiser ses capacités en matière d’énergies renouvelables ? Les progrès réalisés dans chaque pays dépendent de l’élaboration de ses politiques nationales.
Kan Matsuzaki, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a parlé du renforcement du pouvoir des syndicats dans la chaîne d’approvisionnement des énergies renouvelables. Il a expliqué que si IndustriALL soutient ses affiliés par le biais d’accords-cadres mondiaux, de réseaux et de recherches politiques, une approche plus stratégique est nécessaire pour s’assurer que les affiliés s’engagent activement dans la transformation à venir.
Les experts de l’IRENA ont expliqué qu’il était nécessaire de s’occuper activement de la formation professionnelle, des mesures relatives au marché du travail et des politiques d’égalité des sexes. Il y a beaucoup de travail à faire pour surmonter les obstacles auxquels les femmes sont confrontées dans le secteur des énergies renouvelables. De meilleurs réseaux et des mentors pour soutenir les femmes sont nécessaires.
Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL, a conclu :
“Nous avons une tâche énorme devant nous. Alors que nous passons des combustibles fossiles aux énergies renouvelables, les nouveaux emplois qui seront créés le seront dans des secteurs que nous représentons. Nous devons nous assurer que ce sont de bons emplois syndiqués.”