7 décembre, 2015Les USAS (Étudiants unis contre les ateliers clandestins) sont uniques en ce qu’ils sont la seule organisation de solidarité syndicale entièrement dirigée par des étudiants.
Avec des milliers de membres dans plus de 150 hautes écoles et universités aux États-Unis et au Canada, les USAS ont eu recours à la force collective des étudiants pour entraîner le changement aussi bien au pays qu’à l’étranger depuis 19 ans.
“Nous recourons au pouvoir que nous avons en tant qu’étudiants pour forcer nos universités à mettre fin à leur relations commerciales avec des marques qui violent les droits des travailleurs où que ce soit au sein de leur chaîne mondiale d’approvisionnement,” explique Morgan Currier, coordinateur des campagnes internationales des USAS et recruteur national.
“Et nous ne faisons pas ça juste dans le vide, mais bien en solidarité avec des travailleurs qui, souvent, mettent leurs vies en jeu pour syndiquer dans leurs usines, pour obtenir un salaire vital, de meilleures conditions de travail et leur mot à dire sur leur lieu de travail.”
Une campagne des USAS a forcé 21 universités à mettre fin à leurs contrats de fourniture d’articles à leur sigle auprès de VF Corporation, le plus grand fabricant de vêtements de marque au monde, parce qu’il a refusé de signer l’Accord du Bangladesh sur la sécurité ayant trait aux incendies et aux bâtiments.
VF Corporation, qui produit North Face, Vans, Jansport, Timberland et 32 autres marques, se fournit auprès de 90 usines au Bangladesh qui emploient plus de 190.000 travailleurs et travailleuses de la confection.
Les actions des USAS sont fréquemment liées à des causes d’IndustriALL et viennent les soutenir. Plus d’un an de campagne intensive menée par les USAS a conduit The Children’s Place à verser 2 millions de dollars de plus au fonds d’indemnisation du Rana Plaza. La marque de vêtement pour enfants bien connue avait d’abord versé 450.000 dollars, un montant bien inférieur à ce que demandaient les syndicats et les ONGs.
Parallel de la solidarité avec les ouvriers et ouvrières de la confection, les USAS font campagne pour de meilleurs salaires et droits pour les personnes qui travaillent sur les campus universitaires et pour stopper la privatisation du système éducatif public.
Les USAS, dont le siège se situe dans les bureaux de l’affilié d’IndustriALL, les Métallos USW, à Washington D.C., mènent également des campagnes de solidarité contre Walmart et T-Mobile :
“Sur le plan domestique, nous recrutons aux côtés des enseignants auxiliaires, des travailleurs des cantines, des agents d’entretien, des internes et des travailleurs des fast-foods de nos campus, ainsi que de tous ceux qui, au sein de nos communautés, montent des syndicats, se battent pour de meilleurs contrats ou luttent pour obtenir 15 dollars de l’heure,” ajoute Currier.
Sur le plan international, les USAS continuent à soutenir les travailleurs au Bangladesh en ciblant VF Corporation, ils soutiennent les travailleurs du Golfe et ils lancent une nouvelle campagne intitulée Librairies sans Misère. La campagne demande aux universités de s’assurer qu’au moins 30% de ce qui se vend dans leurs librairies provienne d’usines qui versent des salaires vitaux, accordent la liberté syndicale et possèdent une convention collective de travail.
“Notre but est de voir un jour les travailleurs et travailleuses de la confection syndiqués partout pour reprendre le pouvoir à ces grandes chaînes de vêtements chez qui nous achetons tous les jours aux États-Unis et dans nos librairies.
“En parlant avec les travailleurs sur nos campus et en rencontrant les travailleurs qui, de par le monde, produisent nos vêtements qui portent nos sigles, les étudiants apprennent comment les luttes des travailleurs et étudiants sont connectées entre elles partout dans le monde,” indique Currier.
Un terrain pour la formation syndicale
Une des plus grandes priorités des USAS est de former des étudiants à devenir des militants et des recruteurs syndicaux après leurs études. Un très fort pourcentage de diplômés USAS de ces 19 dernières années sont actuellement des recruteurs ou des militants syndicaux actifs.
“Les membres des USAS non seulement ont une compréhension poussée de l’importance du mouvement syndical pour la prise en compte des problématiques des inégalités raciales et économiques, mais ils ont également les outils pour les aborder de front et mener des campagnes avec les travailleurs. Nous ne nous considérons pas seulement comme une organisation qui vise des multinationales par des campagnes, mais aussi comme un terrain, unique dans le monde universitaire, permettant une formation pratique de la prochaine génération de leaders syndicaux,” précise Currier.