21 mai, 2014Meurtres, détentions et persécution de syndicalistes, menaces de mort, abus des droits du travail, externalisation et dommages aux communautés locales par les multinationales des secteurs des mines et de l’énergie sont les défis rencontrés par les trois affiliés d’IndustriALL Global Union des secteurs des mines et de l’énergie en Colombie. Convaincus que l’union fait la force, ces trois syndicats ont maintenant décidé de prendre le chemin de l’unité.
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Texto: Valeska Solis
Le syndicat des électriciens SINTRAELECOL, le syndicat du pétrole USO et le syndicat de l’industrie du charbon SINTRACARBÓN ont décidé de fusionner pour accroître leur capacité à contrer la force brandie contre eux par les multinationales et pour répondre aux abus de pouvoir des autorités.
Alors que la Colombie traverse une crise économique, politique et sociale, nous avons décidé de prendre l’initiative de promouvoir l’unité
déclaraient les comités exécutifs de SINTRAELECOL, de l’USO et de SINTRACARBÓN dans un communiqué conjoint l’an dernier. Un organe de coordination, le CUSME, a depuis été constitué pour promouvoir l’unité dans les secteurs des mines et de l’énergie.
Le climat anti-syndical en Colombie a conduit les syndicats à se concentrer sur leur renforcement. Au cours des années passées, les syndicats ont été soumis à rude épreuve par toute une série de conflits : celui de SINTRACARBÓN, contre Carbones del Cerrejón Limited et Prodeco à la mine de Calenturitas, a vu le syndicat défendre les droits des salariés de l’entreprise et des membres des communautés locales affectés par l’exploitation minière ; SINTRAELECOL a bataillé contre les persécutions et les menaces à l’encontre des travailleurs du secteur ; l’USO quant à elle s’est battue contre la persécution politique et la violation des droits du travail par Pacific Rubiales. Des dirigeants de l’USO ont souffert de détentions arbitraires, quatre salariés de Pacific Rubiales ayant été détenus pendant 75 jours avant d’être finalement libérés en janvier 2014.
Les leaders syndicaux estiment que l’unité pourrait agir comme un catalyseur au niveau de la lutte des travailleurs et travailleuses pour obtenir des améliorations de leurs conditions de vie et de travail.
L’unité dans les secteurs des mines et de l’énergie est la seule façon de pouvoir répondre au modèle de prédation qui prévaut en Colombie. Longue vie à l’unité !
clame Pablo Santo, président du syndicat SINTRAELECOL.
Vers l’unité
En mars de cette année, le CUSME s’est réuni pour préparer un plan stratégique en vue d’arriver à l’unification des trois syndicats. Ce processus implique la création de commissions pour préparer des documents à débattre et approuver, des séminaires régionaux et une plénière nationale pour approuver et réaffirmer le processus d’unification.
Jorge Almeida, le Secrétaire régional d’IndustriALL pour la région Amérique latine et Caraïbes, souligne l’importance de la décision prise par les trois affiliés colombiens de fusionner :
Unifier différents syndicats n’est pas chose facile, mais on peut y arriver si ceux qui y sont impliqués ont la volonté politique et la motivation pour y arriver. La fusion des trois Fédérations internationales qui ont joint leur forces pour former IndustriALL en est un bon exemple.
Avec le soutien d’IndustriALL et de ses affiliés suédois, le CUSME va continuer à informer ses membres du besoin pour les secteurs des mines et de l’énergie d’avoir un syndicat puissant qui apporte sa solidarité aux travailleurs impliqués dans des conflits et réplique avec fermeté face à l’agression et le mépris affichés par les entreprises nationales et multinationales qui exploitent des ressources minières et énergétiques de la Colombie.
Edwin Castaño, Président de l’USO, déclare :
Maintenant, plus que jamais, les travailleurs et travailleuses des secteurs des mines et de l’énergie veulent l’unité.
Jairo Quiroz, leader de SINTRACARBÓN conclut :
Aller dans le sens de l’unité et de la création d’un syndicat unique des mines et de l’énergie, CUSME, est une nécessité pour les travailleurs du secteur. Nous allons graduellement de l’avant et tout ceci sera positif pour le mouvement syndical colombien.