30 août, 2023Au Cambodge, Shun Xin Luggage Industry refuse de reconduire les contrats d'emploi de huit membres du Mouvement collectif des travailleurs (CUMW) qui ont créé un syndicat local.
Pendant des années, les employeurs cambodgiens ont utilisé les contrats à durée déterminée (CDD) pour contourner la liberté syndicale et se débarrasser de dirigeants syndicaux locaux. La législation du travail cambodgienne permet aux employeurs d'embaucher des travailleurs en CDD pour une période de deux ans, qui peut encore être prolongée de deux ans. Les travailleurs en CDD n'ont pas de sécurité d'emploi et sont exposés à l'exploitation.
En juillet et en août, la direction de l'entreprise n'a pas reconduit les CDD des dirigeants syndicaux locaux Ley Phearin, Bo Visal, Sao Phal et Yun Sokha.
Dès que leurs contrats sont arrivés à expiration, l'employeur a refusé de les reconduire et prétendu qu'il n'y a là aucune violation des droits de ces travailleurs.
Les contrats de quatre autres syndicalistes, Than Darin, Nay Lihuo, Chres Vichet et Yang Ty, seront résiliés à la fin du mois d'août.
"Ces pratiques antisyndicales de Shun Xin Luggage Industry sont inacceptables et violent la législation du travail du Cambodge ainsi que sa loi sur les syndicats. Les huit syndicalistes doivent tous être réintégrés avec arriérés de salaires et de prestations,"
a déclaré Pav Sina, le président du CUMW.
Dans une lettre à Shun Xin Luggage Industry du 4 août, le secrétaire général d'IndustriALL Global Union, Atle Høie, l'a exhorté à cesser tout acte de discrimination antisyndicale et à réintégrer tous les travailleurs licenciés.
"Cette ingérence dans la constitution d'un syndicat viole la convention 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical que le Cambodge a ratifiée. Le gouvernement doit respecter ses obligations internationales et protéger les droits des huit syndicalistes."
Photo: Atelier de confection au Cambodge © ILO/Tiffany Tsang