16 septembre, 2020Les producteurs de textiles et de vêtements veulent prendre l'excuse de la pandémie de Covid-19 pour réduire les salaires et les prestations de plus de 75.000 travailleurs, mais le Syndicat des travailleurs de l'habillement et du textile d'Afrique australe (SACTWU) résiste fermement dans les négociations salariales.
Selon cet affilié d'IndustriALL, certains employeurs proposent de réduire les salaires de 20 pour cent et de diminuer leurs cotisations aux fonds de pension. En outre, ils ne veulent plus payer les primes de fin d'année et les primes d'équipe.
Si elles se concrétisaient, les propositions des employeurs anéantiraient les gains obtenus par la campagne du SACTWU pour le salaire vital. Au mois de mars, le SACTWU avait négocié avec succès un accord qui accordait aux travailleurs la totalité de leur rémunération au début du confinement en Afrique du Sud.
Pour défendre les avancées obtenues, le SACTWU a déclaré un conflit salarial dans les secteurs du textile et de l'habillement. Ces secteurs englobent les travailleurs employés dans la fabrication des produits non tissés tels que les couches et la literie, les produits tissés tels que les tissus textiles, les sacs et le cuir, les fibres artificielles, les textiles industriels, et le secteur de la blanchisserie qui travaille pour les hôpitaux et les hôtels. Un accord a été conclu dans le secteur du textile d'ameublement.
L'annonce de ce conflit fait suite à trois mois de vaines négociations avec les associations d'employeurs devant le Conseil national de négociation pour l'industrie de la confection. Les associations patronales ayant participé à la négociation sont notamment la South African Apparel Association, l'Apparel and Textile Association of South Africa, la Transvaal Clothing Manufacturing Association, l'Eastern Province Clothing Manufacturing Association, et la South African Clothing Manufacturers Association. Le SACTWU intervient aussi dans la négociation par site, là où des conflits ont éclaté.
Pour Andre Kriel, le secrétaire général du SACTWU :
"Bien que nous soyons conscients que le confinement a été difficile pour notre industrie, nous n'allons pas rester les bras croisés et accepter docilement ces attaques brutales des employeurs contre le niveau de vie de nos membres. Il n'est pas question que des conditions d'emploi obtenues de haute lutte depuis des années soient balayées par des employeurs opportunistes qui veulent à tout prix utiliser la crise du Covid-19 pour déposséder nos membres de ce qui leur appartient de droit."
Avec le Covid-19, les négociations ont eu lieu en mode virtuel. Pour le SACTWU, la lutte continuera pour obtenir des procédures de conciliation obligatoire.
Christina Hajagos-Clausen, la directrice d'IndustriALL en charge de l'industrie du textile et du vêtement, a déclaré :
"Les syndicats doivent résister opiniâtrement aux reculs que réclament les employeurs. Les emplois, les salaires et les prestations doivent être protégés et non pas sacrifiés."