14 octobre, 2021Après avoir recruté et organisé syndicalement la plupart des travailleurs et travailleuses dans les usines de textile et de confection appartenant à des Chinois à Mbalala Mukono, le Syndicat du textile, de la confection, du cuir et des branches connexes d’Ouganda (UTGLAWU) est scandalisé par le refus persistant des employeurs de le reconnaître, en violation du droit du travail ougandais.
Les propriétaires d’usines refusent de signer des accords de reconnaissance à des fins de négociation collective, comme l’exige la loi lorsqu’un syndicat représente plus de 50 % des travailleurs et travailleuses d’un site. Selon le Conseil national de coordination d’IndustriALL en Ouganda (INCCU), composé des affiliés d’IndustriALL dans le pays, des usines, parmi lesquelles Bode, Euro Vision, Fine Spinners, Jinguo, Sunbelt Textile Company, Tonyong, Unistar et Wilima, opposent une fin de non-recevoir aux courriers du Ministère du Genre, du Travail et du Développement social leur ordonnant de reconnaître l’UTGLAWU.
Pour faire pression en faveur de la reconnaissance, les syndicats mènent des campagnes conjointes dans le cadre du Projet de développement syndical en Afrique de l’Est, soutenu par l’Agence danoise de développement syndical (DTDA) et la Société norvégienne des professionnels techniques et scientifiques diplômés (TEKNA). Les syndicats ont rencontré le Ministère du travail le 30 septembre pour revendiquer que le gouvernement fasse appliquer la réglementation du travail et que le tribunal du travail accélère les procédures. Ils prévoient en outre de rencontrer le Ministre d’État pour le travail, Charles Okello Engola.
“Nous apprécions les efforts du gouvernement qui n’a pas hésité à ordonner aux employeurs de reconnaître le syndicat. Malgré les défis posés par la Covid-19, le nombre d’employeurs qui licencient des travailleurs et travailleuses sans en informer le Ministère du Travail est en augmentation, alors qu’ils bénéficient de mesures de relance de la part du gouvernement. D’autres employeurs entravent les efforts du syndicat pour collecter les cotisations de ses membres.
Quoi qu’il en soit, nous demandons au gouvernement d’organiser une réunion avec les employeurs chinois qui ne respectent pas les règles, dont certains prétendent ne pas comprendre l’anglais, afin de leur donner une chance de répondre à nos revendications avant que nous n’engagions une action en justice. Les employeurs doivent respecter le syndicat, ainsi que les droits fondamentaux et constitutionnels des travailleurs et travailleuses,”
ont écrit les syndicats dans une déclaration.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, a pour sa part déclaré :
“Les propriétaires d’usines de textile et de confection en Ouganda doivent entériner les normes de travail nationales et internationales en reconnaissant le syndicat. Nous soutenons la campagne menée par les syndicats ougandais pour le respect des droits des syndicats et des travailleurs.”
Les syndicats qui participent à la campagne de soutien à UTGLAWU sont le Syndicat des imprimeurs, du papier, des polyfibres et des travailleurs assimilés (UPPAWU), le Syndicat ougandais des travailleurs de la chimie, du pétrole et des branches connexes (UCPAWU), le Syndicat national des employés de bureau, commerciaux, professionnels et techniques (NUCCPTE) ainsi que le Syndicat ougandais des travailleurs de l’hôtellerie, du tourisme, des supermarchés et des branches connexes. (HTS-U).
Actuellement, le secteur de la confection est dominé par des petites et moyennes entreprises. Selon le dernier Plan national de développement du pays, l’Ouganda vise à augmenter la production de coton ainsi que sa valorisation locale et à créer plus de 50.000 nouveaux emplois tout au long de la chaîne de valeur allant du coton aux vêtements.