8 mars, 2016Déclaration de Monika Kemperle, Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL Global Union, à l’occasion de la Journée internationale de la Femme.
En ce jour, les affiliés d’IndustriALL Global Union célèbrent la Journée internationale de la Femme partout dans le monde en soulignant des problématiques clés qui concernent les femmes.
Cette date marquante trouve ses racines dans les luttes des travailleuses de la confection aux États-Unis qui, en mars 1908, sont descendues par milliers dans les rues de New York pour revendiquer de meilleurs salaires, un temps de travail moins long ainsi que le droit de vote. IndustriALL est fière de représenter des millions de travailleuses de la confection et de femmes travailleuses en général partout dans le monde.
Alors que le droit de vote pour les femmes a été acquis dans la plupart des pays, la lutte pour l’égalité des salaires et la parité en termes de représentation se poursuit.
Le thème pour la Journée internationale de la Femme de cette année est l’égalité des sexes. Il fait suite aux prévisions du Forum économique mondial selon lesquelles il faudrait 117 années pour combler l’écart pour atteindre la parité entre les sexes.
Alors que l’égalité des sexes est consacrée par la législation dans de nombreux pays, la réalité pour les femmes est radicalement différente. Pratiquement dans toutes les sociétés de ce monde, les femmes sont sous-représentées au niveau des postes de direction et de pouvoir. Et le niveau des salaires des femmes n’est que trop souvent plus bas que celui de leurs homologues masculins.
Les syndicats ont la responsabilité de s’attaquer à ces problématiques, de promouvoir le rôle des femmes, de s’adresser aux femmes. Les femmes elles-mêmes doivent agir et par-dessus tout être encouragées à participer aux activités syndicales et à s’en voir donner l’occasion. Nous devons être aux avant-postes de la promotion de politiques qui rencontrent réellement les besoins des femmes.
Les affiliés d’IndustriALL aux Philippines, au Myanmar et au Cambodge marquent ce 8 mars en revendiquant l’amélioration de la protection de la maternité pour toutes les femmes.
Ils appellent à des grossesses vécues sans risques de santé et sécurité, à de plus longues période d’allaitement maternel, à de plus longs congés de maternité, à la protection contre la discrimination et à la sécurité de l’emploi.
Comme nombre de nos affiliés, ils appellent également leurs pays à ratifier la Convention de l’Organisation internationale du Travail sur la protection de la maternité (n° 183).
Nous sommes également fiers des femmes de notre affilié indonésien, la FSPMI, qui ont fait campagne avec succès pour 40% de représentation pour les femmes au sein des structures dirigeantes du syndicat. C’est une victoire que nous allons amener devant le Congrès en octobre pour faire pression pour l’obtention de la même décision au sein des propres instances d’IndustriALL.
L’égalité des sexes est au cœur des objectifs de développement durable des Nations Unies pour 2030. L’objectif n° 5 parmi les 17 est de parvenir à l’égalité des sexes et à l’émancipation des toutes les femmes et jeunes filles. En plus d’appeler à mettre un terme à la discrimination, cet objectif souligne également le besoin urgent d’arrêter toute forme de violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles.
Les femmes œuvrant au sein des secteurs relevant d’IndustriALL sont parfois soumises à une violence meurtrière, comme on a pu le constater dans des mines sud-africaines. Les syndicats ne peuvent pas se voiler la face par rapport aux abus sexuels, physiques et domestiques qui sont une réalité bien trop fréquente pour de nombreuses femmes, raison pour laquelle IndustriALL fait campagne pour mettre un terme à la violence faite aux femmes.
Cependant, la Journée internationale de la Femme sert à célébrer tout ce que les femmes ont accompli, économiquement, socialement et politiquement. Nous voyons l’énergie que nous apportent nos membres féminins. Nous constatons leur potentiel. Nous voyons ce qu’elles ont accompli.
Tout comme les syndicats ont tracé la voie pour les avancées en termes de temps de travail, de salaire ainsi que de santé et sécurité, ils doivent maintenant mettre les droits des femmes et la parité de leur représentation au cœur de l’ordre du jour syndical.