3 avril, 2020La mine Skorpion Zinc a annoncé l’interruption de ses activités pour des raisons de sécurité et placé le site en « maintenance et entretien », au risque de transformer la communauté voisine, qui dépend des emplois miniers, en une ville fantôme.
Reportage de Namibian Broadcasting Corporation (la société de radiodiffusion nationale)
Le Syndicat des mineurs de Namibie (MUN) a indiqué que la décision a été prise avant que d’autres solutions visant à garder la mine opérationnelle ne soient épuisées, y compris sa vente. Selon MUN, la mine, qui possède un corps de minerai supergène de zinc, des oxydes de zinc miniers et une raffinerie, pourrait trouver sans difficulté d’autres investisseurs.
La fermeture de la mine entraînera la perte de plus de 1 500 emplois. L’une des entreprises sous-traitées, Basil Read, dont le contrat a été résilié, va licencier environ 400 travailleurs.
Skorpion Zinc a déclaré que la décision de stopper l’exploitation de la mine était due à l’état d’urgence partiel instauré en Namibie du 27 mars au 17 avril pour contenir la COVID-19.
Le président de la branche syndicale de MUN à Skorpion, Peterson Kambinda, a déclaré:
« Malgré la mise en œuvre d’un accord tripartite visant à maintenir des relations de travail harmonieuses, ainsi qu’à assurer la sécurité de l’emploi et la responsabilité des entreprises dans le secteur du travail et de l’emploi durant l’état d’urgence, Vedanta Resources (propriétaire de la mine) a pris une décision qui fera perdre leur emploi à des milliers de Namibiens.
« Le gouvernement namibien doit intervenir pour stopper les licenciements. »
Glen Mpufane, directeur en charge du secteur minier à IndustriALL, a indiqué:
« Au niveau mondial, les compagnies minières élaborent des protocoles COVID-19 pour sauvegarder l’emploi. La plupart de ces protocoles prévoient des moratoires sur les compressions d’emploi face à la pandémie. Il est scandaleux que Vedanta Resources annonce des suppressions d’emploi en pleine crise. Vedanta Resources n’est pas en phase avec les décisions prises au niveau mondial et doit être condamnée. »
Skorpion Zinc prétend que la fermeture est due aux éboulements survenus au niveau des puits de la mine à ciel ouvert qui rendent son exploitation dangereuse. Selon la compagnie, il n’est pas possible de construire un passage sécurisé en raison de la nature des roches dont le manque de solidité ne leur permet pas de supporter des ouvertures ou des charges lourdes sans s’effondrer.
Cependant, MUN indique que trois autres mines, situées sur les mêmes formations géologiques dans la région, fonctionnent. Le syndicat affirme que d’autres méthodes minières plus sûres peuvent être explorées pour sauver l’emploi.