8 juillet, 2019Les syndicats du Myanmar affiliés à IndustriALL se sont engagés à poursuivre leurs efforts par voie de construction du pouvoir syndical et d’établissement de la négociation collective à l’échelle du secteur pour que soit instauré un salaire décent, et ont appelé les marques mondiales et les détaillants à soutenir l’initiative ACT (Action, Collaboration et Transformation).
L’appel a été lancé lors d’une réunion stratégique sur le salaire décent, tenue à Yangon, les 2 et 3 juillet. Les syndicats ont indiqué que les familles de travailleurs n’arrivaient pas à joindre les deux bouts avec le nouveau salaire minimum de 4 800 kyats (3,60 US$) annoncé par le gouvernement en mars 2018.
Les dirigeants syndicaux ont accueilli avec satisfaction les engagements pris par les dix-neuf marques mondiales - dont H & M, Zara et Calvin Klein - ayant accepté de travailler avec IndustriALL et les syndicats nationaux afin d’améliorer les salaires des travailleurs de l’industrie de l’habillement.
Ils ont admis la nécessité de changer la façon dont les affaires sont conduites dans la chaîne d’approvisionnement mondiale de l’industrie textile, et ont demandé aux grandes marques mondiales et détaillants d’adhérer à l’initiative ACT afin que les travailleurs puissent toucher un salaire décent. Plusieurs dirigeants syndicaux ont identifié Adidas, enseigne mondiale de sport, comme une marque clé devant rejoindre cet effort mondial.
Concernant le coût de la vie, les membres de la Fédération des travailleurs de l’industrie du Myanmar (IWFM) ont expliqué que le logement, la nourriture, les transports, l’éducation, les vêtements et les services collectifs sont coûteux, et que toute idée de faire des économies s’avère un rêve inaccessible.
« J’ai besoin d’au moins 8 600 kyats par jour pour assurer l’avenir de ma famille. Mes parents sont vieux et je suis le seul soutien de famille. Je n’ai pas la moindre idée de la façon de trouver plus d’argent pour ma famille et je m’inquiète pour demain. Je veux un salaire décent pour assurer nos vies et notre avenir »,
a déclaré un président syndical.
La réticence des employeurs à partager les bénéfices et le rôle des marques dans la fixation des prix sont parmi les principaux obstacles à l’adoption d’un salaire minimum vital au Myanmar. Les syndicats ont cité l’échec du gouvernement à protéger les droits des travailleurs face au non-respect du versement d’un salaire décent par les employeurs.
La directrice d’IndustriALL en charge de l’industrie textile et de l’habillement, Christina Hajagos-Clausen, a indiqué:
« La réforme des pratiques d’achat des marques mondiales et des détaillants ayant le plus grand impact négatif sur les salaires et les conditions de travail est un progrès majeur vers l’atteinte d’un salaire décent. Je me réjouis à la perspective de travailler avec la IWFM pour parvenir à instaurer la négociation collective sectorielle ».
Elle a ajouté qu’il est nécessaire que d’autres grandes marques mondiales et détaillants prennent maintenant les mêmes engagements en tant que marques de l’initiative ACT, pour s’assurer que leurs pratiques d’achat favorisent le versement d’un salaire minimum vital.
Les dirigeants de la IWFM ont élaboré un plan de campagne complet, qui comprend le lancement d’un appel aux marques non signataires à adhérer à l’initiative ACT, ainsi qu’un plan de communication pour sensibiliser les parties prenantes nationales sur l’importance d’augmenter les salaires des travailleurs dans le secteur.