30 avril, 2015Lafarge et Holcim, les deux plus importants acteurs de l’industrie cimentière qui se préparent à fusionner, ont été touchés par des mobilisations et des actions des travailleurs et leurs syndicats partout dans le monde.
Les travailleurs et travailleuses des deux multinationales ont mis à profit la Journée internationale de commémoration des travailleurs morts et blessés du 28 avril pour exprimer leur mécontentement par rapport à la santé et la sécurité professionnelles au sein de leurs entreprises.
Entre 2011 et 2014, environ 300 salariés ont été tués en effectuant leur travail pour Holcim ou Lafarge. Ce chiffre honteusement élevé a incité les travailleurs à dire aux directions des deux entreprises que les mesures prises actuellement pour répondre aux préoccupations en matière de santé et sécurité sont inadéquates.
Des mesures plus sérieuses et une plus grande implication des deux entreprises sont nécessaires avant et après la fusion de sorte à assurer le droit le plus fondamental de tous les travailleurs qui est de rentrer chez eux sains et saufs à la fin de leur journée de travail.
À l’usine Holcim d’Obourg en Belgique, les syndicats CSC BIE et CG FGTB ont décidé conjointement de boycotter la Journée de la Sécurité organisée par leur employeur et de mettre sur pied un arrêt de travail avec assemblée générale pour informer les travailleurs sur le mauvais bilan de l’entreprise en matière de santé et sécurité au plan mondial.
Aux Philippines, les travailleurs ont marqué la journée d’action contre Holcim et Lafarge en organisant une marche et un rassemblement devant les bureaux du gouvernement. L’action des syndicats philippins s’est clôturée hier par une intervention à la radio qui reprenait les différentes manifestations conduites par les syndicats sur ce sujet.
Au Liban, 350 travailleurs d’une usine Holcim ont observé une minute de silence à la mémoire de tous les travailleurs décédés alors qu’ils travaillaient pour l’entreprise.
Des actions, des séances d’information et des arrêts de travail ont également été organisés sur d’autres sites d’Holcim et de Lafarge en différents pays et régions du monde.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré : “Cette fusion, alors qu’elle ouvre de nouvelles perspectives pour les principaux actionnaires de l’entreprise, ne peut pas ignorer le sort de ceux qui par leur travail quotidien en font la richesse. Les droits fondamentaux des travailleurs doivent être respectés. Pas de fusion sans droits à la santé et la sécurité pour les travailleurs !”