27 juin, 2012Le syndicat démocratique SITIAFNG a été créé dimanche 24 juin 2012, dans un contexte de bas salaires, de répression, de harcèlement, et avec la présence d‘un syndicat de protection. Il s’agit d’un moment historique pour les travailleurs et travailleuses qui espèrent que les services de la main-d’œuvre reconnaîtront le syndicat.
Le dimanche 24 juin 2012, 300 salariés environ ont voté en faveur de la création du syndicat indépendant des travailleurs de la fabrique de pièces détachées d’automobile Flex-N-Gate (Sindicato Independiente de los Trabajadores de la Industria de Autopartes de Flex–N–Gate, SITIAFNG). Les travailleurs et travailleuses présents à la réunion ont approuvé le nom et les statuts du syndicat, et ont élu un comité exécutif.
Les membres du syndicat estiment qu’il s’agit d’un moment historique dans l’industrie automobile à Puebla. Ils ont rappelé que leur syndicat démocratique a été créé dans un contexte de bas salaires, de répression et de harcèlement.
Les salariés avaient déjà dénoncé, il y a plus de six mois, des infractions aux droits du travail chez Flex-N-Gate (FNG). L’usine de la société transnationale nord-américaine à Puebla, fournit des pièces à l’usine Volkswagen au Mexique, ainsi qu’à d’autres constructeurs automobiles, parmi lesquels Chrysler, Nissan, Ford et General Motors. Depuis le début des opérations de FNG à Puebla, aucune des 700 personnes travaillant à la production dans l’usine n’avait vu un exemplaire de la convention collective entre l’entreprise et le syndicat de protection, CTM.
Le mercredi 22 juin 2012, 500 travailleurs ont fait grève pendant 12 heures et manifesté devant l’usine à Puebla contre les injustices subies chaque jour dans l’usine et contre les licenciements abusifs. Des syndicats indépendants, parmi lesquels le syndicat de Volkswagen à Puebla (SITIAVW), le syndicat des téléphonistes affilié au syndicat national des travailleurs (Union Nacional de Trabajadores, UNT), los Mineros et United Auto Workers aux États-Unis (UAW) ont accordé une aide d’ordre pratique aux travailleurs et travailleuses qui ont pris part à l’arrêt de travail, et exprimé leur solidarité en participant à la manifestation devant Flex-N-Gate.
L’entreprise a engagé des négociations à la suite de cette grève de 12 heures. Les travailleurs et travailleuses ont demandé la réintégration de quatre personnes qui avaient été licenciées, la révision de la convention collective et la reconnaissance du droit de créer un syndicat indépendant. L’entreprise a accepté de respecter la liberté syndicale, de ne pas intervenir dans les initiatives visant à créer un nouveau syndicat, de ne pas licencier les personnes associées à la formation d’un nouveau syndicat, et d’éviter toute ingérence dans les questions relatives aux droits des travailleurs et travailleuses.
SITIAFNG va maintenant demander aux services de la main-d’œuvre de l’État d’organiser un vote pour permettre aux travailleurs et travailleuses de confirmer leur volonté d’adhérer au nouveau syndicat, avant d’engager une négociation pour une convention collective. Les statuts du nouveau syndicat ne contiennent pas de clause d’exclusion, un instrument dont se servent les syndicats de protection pour se débarrasser des voix dissidentes. Au contraire, le nouveau syndicat a promis de prévoir des dispositions permettant de faciliter la représentation dans tous les domaines et tous les départements de l’usine, et de s’assurer que tous les salariés seront mis au courant du contenu de la convention collective et des statuts du syndicat.
IndustriALL Global Union approuve la création du nouveau syndicat démocratique, le reconnaît et suivra de près l’évolution future.