25 janvier, 2018IndustriALL Global Union appelle les sénateurs mexicains à voter contre les réformes du droit du travail proposées qui augmenteront la sous-traitance dans le pays et compromettront la sécurité des travailleurs.
En décembre, le gouvernement mexicain et deux centres syndicaux corporatifs ont soumis leur proposition d’amendements à la Loi fédérale du travail (LFT). La nouvelle session du Congrès débutera le 1er février, au moment où les sénateurs débattront du projet de loi.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, Valter Sanches, a écrit aux sénateurs le 24 janvier pour leur demander de ne pas voter en faveur de ce projet de loi qui attaque les droits des travailleurs.
« Ces nouvelles propositions renferment des articles extrêmement préjudiciables, qui non seulement faciliteront un modèle de sous-traitance extrême et la précarisation des conditions de travail qui en résultera, mais encourageront également le recours aux contrats de protection odieux plutôt que de les supprimer », a déclaré Sanches.
Le projet de loi abroge les articles et les règles régissant actuellement la sous-traitance, et entrave la liberté syndicale et la négociation collective.
« L’initiative prise par les sénateurs de la CTM et de la CROC est une aberration contre les droits des travailleurs […]. Par exemple, la liberté absolue offerte aux entreprises de recruter les travailleurs aux termes des nouvelles règles en matière de sous-traitance, qui promeuvent l’utilisation des contrats de protection au lieu de les éliminer et encouragent l’exploitation des travailleurs, conduira à davantage d’inégalité au Mexique. En outre, le projet de loi limite, fait obstacle et conditionne la négociation collective, le droit de grève et la liberté syndicale, et renferme de nombreux autres points négatifs », a expliqué Napoleón Gómez Urrutia, président de l’affilié à IndustriALL, Los Mineros.
La proposition répond aux intérêts des entreprises et des syndicats corporatifs. Si le projet de loi est approuvé, les entreprises disposeront d’une main d’œuvre bon marché et de travailleurs non protégés qu’ils pourront licencier facilement.
Les syndicats corporatifs en bénéficieront parce que le projet de loi promeut l’utilisation des contrats de protection patronaux, et créé une agence gouvernementale responsable de l’enregistrement des syndicats et des conventions collectives qui sera contrôlée par les syndicats subventionnés par le gouvernement et les syndicats corporatifs.
Dans les courriers qu’il a adressés aux sénateurs mexicains, Sanches leur rappelle que la démocratisation des relations du travail, la mise en œuvre de la liberté syndicale et l’arrêt de l’utilisation des contrats de protection au Mexique constituent des revendications centrales des syndicats démocratiques mexicains et du mouvement syndical international depuis plusieurs années. Ces revendications fondent l’essentiel de la plainte no. 2694 portée devant le Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail (OIT) par IndustriALL et la Confédération syndicale internationale (CSI).
Chaque année, les représentants du gouvernement mexicain et les centres corporatifs nationaux promettent à la Conférence de l’OIT que la nouvelle réforme du droit du travail mettra un terme à l’utilisation des contrats de protection et garantira la liberté syndicale et la négociation collective. Le projet de loi déposé en décembre par les deux sénateurs du Parti révolutionnaire institutionnel-PRI (membres de la Confédération des travailleurs du Mexique-CTM et de la Confédération révolutionnaire des ouvriers et des paysans-CROC) propose exactement le contraire.
Sanches exhorte les membres du Sénat à rejeter les dernières propositions visant à amender la loi fédérale du travail, et à approuver à la place la législation secondaire respectueuse des conventions internationales et des réformes constitutionnelles ayant été déjà unanimement adoptées.