27 mars, 2025Les affiliés d’IndustriALL au Bangladesh, le syndicat suédois IF Metall et l’enseigne de la confection H&M organisent des ateliers de sensibilisation et des formations sur la violence et le harcèlement basés sur le genre (VHBG) dans les usines des fournisseurs de H&M.
Les lignes directrices de H&M et d’IndustriALL sur la violence basée sur le genre et le harcèlement sexuel ont été élaborées en 2023 dans le cadre de l’accord-cadre mondial (ACM) conclu entre IndustriALL, IF Metall et H&M. Alignées sur la Convention 190 et la Recommandation 206 de l’OIT, les lignes directrices aident les fournisseurs de H&M à prévenir, détecter et traiter la violence et le harcèlement basés sur le genre sur le lieu de travail.
Sachant que les lignes directrices sont accessibles à tous les fournisseurs, le comité national de suivi (CNS) du Bangladesh, créé dans le cadre de l’ACM, les a mises en œuvre de manière approfondie dans huit usines de fournisseurs de H&M au cours des deux dernières années. Pour ce faire, il a fallu comprendre en détail la situation de la VHBG dans les usines et organiser des ateliers de formation approfondis afin de sensibiliser les travailleurs et les travailleuses ainsi que la direction à cette question et à ces lignes directrices. Cette année, dix autres usines seront ajoutées à la liste.
Au cours de ces formations, les travailleuses ont fait part de leurs expériences de harcèlement et d’abus sur le lieu de travail, qu’il s’agisse d’abus verbaux, de commentaires offensants sur leur corps, en particulier pendant la grossesse, de pelotages ou de claques sur les fesses, entre autres. Les travailleuses ont également déclaré que des hommes en position d’autorité recherchaient des relations sexuelles avec les travailleuses et que si elles ne s’y soumettaient pas, elles risquaient d’être licenciées ou de se voir imposer des objectifs de production plus élevés.
Les ateliers commencent souvent par un refus de la direction d’admettre que de tels incidents se produisent dans leurs usines. Toutefois, au fil des sessions, les participants à la formation parviennent à un consensus sur le fait que de tels incidents ne doivent pas se produire et que des mesures doivent être prises pour les prévenir.
Les lignes directrices relatives à la VHBG décrivent en détail les mécanismes de sa prévention au sein des ateliers, les enquêtes sur les cas soumis ainsi que les systèmes de suivi et de contrôle. Elles prévoient que les usines doivent disposer d’une politique en matière de VHBG et que tous les travailleurs et travailleuses ainsi que les membres de la direction doivent en avoir connaissance.
Dans le cadre de la prévention, les lignes directrices exigent une sensibilisation constante ainsi que l’identification et l’atténuation des risques de VHBG.
Les enquêtes sur les cas de VHBG sont menées par des comités de lutte contre le harcèlement sexuel qui doivent être mis en place sur tous les lieux de travail, à la suite d’une décision de justice rendue en 2009.
Le tribunal a ordonné aux comités de recevoir les plaintes, de mener des enquêtes et de soumettre des rapports annuels au gouvernement. Cependant, le manque d’application de l’ordonnance, des comités non fonctionnels et leur autorité limitée dans le cadre de la poursuite des cas de VHBG ont fait l’objet de critiques constantes de la part des syndicats.
En outre, la stigmatisation associée à la dénonciation du harcèlement sexuel dissuade les travailleuses de faire par des abus.
Nazma Akter, Présidente de la fédération Sommilito Garments Sramik et membre du comité exécutif d’IndustriALL, a déclaré :
“Les lignes directrices et les programmes de formation H&M - IndustriALL sur la VHBG seront cruciaux pour renforcer les capacités des travailleuses et travailleurs, des recruteurs et recruteuses syndicaux ainsi que de la direction à comprendre le problème et à élaborer des stratégies conjointes pour aborder la VHBG dans les usines des fournisseurs de H&M.”