25 juillet, 2024Los Mineros, syndicat mexicain affilié à IndustriALL, a célébré une victoire importante après avoir conclu un accord qui lui a permis de mettre fin à une grève de deux mois chez ArcelorMittal, où le syndicat réclamait des conditions de travail justes et dignes.
Plus de 3.000 travailleurs d’ArcelorMittal à Cárdenas, Michoacán, affiliés à la section 271 du Syndicat national des mines, de la métallurgie, de l’acier et secteurs assimilés de la République mexicaine (SNTMMSSRM, également appelé “Los Mineros”), ont tenu une assemblée le 18 juillet. Au cours de celle-ci, ils ont voté la fin de la grève entamée le 24 mai.
Les travailleurs avaient entamé cette grève en réponse à un désaccord sur la participation aux bénéfices pour l’exercice 2023 telle que présentée par l’entreprise. Après deux mois de lutte, ils sont parvenus à un accord avec ArcelorMittal. Celui-ci prévoit que le ministère du travail et de la protection sociale (STPS) désignera un cabinet comptable externe pour réaliser un audit sur les exercices 2022 et 2023. Cet examen abordera les différends du syndicat dans les 35 jours ouvrables suivant la signature de l’accord.
Si un solde favorable est calculé, ArcelorMittal s’engage à effectuer le versement dans les 20 jours ouvrables suivants. En outre, le STPS a confirmé que les services de l’administration fiscale répondront aux objections concernant l’exercice fiscal 2021 au plus tard en avril 2025.
D’autres points ont été convenus :
- Augmentation de 8 % des salaires journaliers
- Montants égaux de participation aux bénéfices entre les travailleurs d’ArcelorMittal Mexico et d’ArcelorMittal Las Truchas.
- Versement supplémentaire de 60.000 pesos mexicains (3.300 dollars) à titre d’incitant pour chaque travailleur syndiqué permanent et temporaire
- Aide sociale de 17.000 pesos (950 dollars) sous forme de bons d’alimentation
- Versement de 100 % des salaires pour les 55 jours de grève
- Mise en place d’une commission en vertu de l’article 271 pour examiner immédiatement les questions en suspens au sein de la mine et des usines.
L’entreprise a également accepté de retirer la procédure spéciale visant à mettre fin aux relations individuelles et collectives chez ArcelorMittal et de s’abstenir de prendre des mesures de rétorsion à l’encontre des travailleurs et du syndicat. En outre, elle abandonnera les poursuites en matière de droit du travail et les poursuites pénales.
Los Mineros ont publié une déclaration officielle :
“Nous savons qu’à l’issue des différents examens menés par les autorités fiscales et d’autres organismes, ceux-ci nous donneront raison. Nous espérons que l’entreprise reconsidérera ses actions futures afin d’éviter les problèmes économiques et sociaux engendrés par de tels initiatives. Néanmoins, nous restons déterminés à résoudre nos différends dans le cadre légal, par le dialogue.”
Napoleón Gómez Urrutia, Secrétaire général de Los Mineros, Sénateur de la République et membre du Comité exécutif d’IndustriALL, a célébré l’unité de Los Mineros. Il a félicité les membres de la section 271 pour leur lutte en faveur de la justice et de la dignité et les a assurés que l’on continuerait à se battre pour obtenir davantage de résultats et de meilleures conditions de travail.
Enfin, le Directeur de la section des métaux de base d’IndustriALL, Patrick Correa, a déclaré :
“Nous félicitons Los Mineros pour cette importante victoire. Nous savons que la lutte n’a pas été facile : la grève s’est déroulée dans un contexte d’abus généralisés au sein des activités d’ArcelorMittal de par le monde. Ces violations sont si graves qu’elles ont conduit le Réseau syndical mondial à entreprendre des démarches auprès de l’entreprise pour exiger des changements tangibles et un engagement en faveur de la sécurité, des droits et de la dignité des travailleurs dans le monde entier.
La voix collective du Réseau syndical d’ArcelorMittal, composé d’affiliés de 18 pays, dont le Mexique, continuera à défendre ces principes fondamentaux jusqu’à ce qu’ils soient pleinement mis en œuvre et respectés dans l’ensemble des activités de l’entreprise.”