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L'OIT priée d'appliquer l'article 33 au Myanmar

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20 mars, 2025Les 15 et 16 mars, des manifestations pacifiques ont éclaté partout au Myanmar pour demander que l'OIT mette en œuvre l'article 33 de sa constitution et applique strictement les recommandations de la commission d'enquête.

Au début du mois, des centaines de personnes ont défilé dans les rues de Hpakant, dans le nord et le sud de l'État de Kachin, le sud de l'État de Kayin, l'est de l'État de Shan, dans la région de Sagaing et le quartier d'affaires de la région de Yangon, exhibant des banderoles disant "OIT - nous avons besoin de l'article 33 pour mettre fin au travail forcé, aux enfants soldats, à la conscription forcée et au bombardement de villages."

La junte militaire birmane, qui a pris le pouvoir par la violence le 1er février 2021, n'a pas donné suite aux recommandations de la commission d'enquête de l'OIT de 2023. La Confédération des syndicats du Myanmar (CTUM) et la Fédération des travailleurs de l'industrie du Myanmar (IWFM) ont lancé une campagne mondiale pour réclamer l'application de l'article 33 de la constitution de l'OIT, qui permettrait à son conseil d'administration de recommander des actions allant dans le sens du rapport de la commission.

Le rapport de cette commission appelle à la cessation immédiate de toutes les formes de violence et de torture contre des responsables syndicaux qui compromettent l'exercice de la liberté syndicale, la libération sans conditions de tous les syndicalistes détenus et condamnés pour avoir participé à des activités syndicales légitimes, l'abandon de toutes les inculpations pénales de syndicalistes, et la fin des exactions de l'armée par du travail forcé ou obligatoire et par le recrutement de force d'enfants notamment.

Le 17 mars, le conseil d'administration du BIT a publié une décision concernant le suivi du rapport de la commission d'enquête et tenant compte des communications du gouvernement d'unité nationale, de la CTUM et d'IndustriALL Global Union sur les violations de grande ampleur des droits des travailleurs au Myanmar.

Le conseil d'administration avait reçu, le 15 janvier, un rapport de la junte militaire du Myanmar et avait constaté qu'il ne prévoyait aucune mesure spécifique correspondant au rapport de la commission. Son texte mentionnait simplement les "relations du travail, le règlement des différends, la formation, la sensibilisation et les activités d'inspection". Les militaires invitaient une délégation de haut niveau de l'OIT à visiter le Myanmar pour se rendre compte des conditions de travail.

En conséquence, le conseil d'administration du BIT a adopté une décision sur le rétablissement de la démocratie et le respect des droits fondamentaux au Myanmar, recommandant que la Conférence internationale du travail examine des mesures prises au titre de l'article 33 de la constitution de l'OIT en vue d'assurer l'exécution par le Myanmar des recommandations de la commission d'enquête.

"Nous nous félicitons de cette décision du conseil d'administration qui donne un signal en faveur d'une mise en œuvre de l'article 33 de la constitution de l'OIT. Il faut que cessent les souffrances endurées quotidiennement sous la junte militaire terroriste. Il faut que les organisations internationales se mobilisent pour les valeurs universelles des droits humains qu'elles défendent,"

a dit le président de l'IWFM, Khaing Zar.

Le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, a déclaré :

"Nous sommes solidaires de la population et des travailleurs du Myanmar dans leur lutte pour le rétablissement de la démocratie et de l'état de droit dans le pays. IndustriALL va apporter tout le soutien qu'il peut à ses affiliés pour qu'ils réclament la mise en œuvre totale et immédiate des recommandations de la commission d'enquête dans les enceintes internationales et régionales."