28 août, 2019Une campagne menée par l'affilié à IndustriALL, le Syndicat démocratique indépendant du Lesotho (IDUL), pour mettre fin à la violence fondée sur le genre dans les usines de la compagnie Nien Hsing Textile où elle est présente de longue date, a abouti à la signature par les syndicats, les marques de vêtements et les organisations de défense des droits des femmes d’accords contraignants visant à stopper le harcèlement.
Depuis de nombreuses années, IDUL lutte contre la violence et le harcèlement basés sur le genre dans les usines de l’entreprise Nien Hsing Textile implantée à Maseru. L'entreprise, qui emploie plus de 10 000 travailleurs, a même annulé un protocole d'accord pour avoir été questionnée sur les violations lorsqu’UDIL a voulu accéder aux usines pour syndicaliser les travailleurs.
Les accords visant à lutter contre les pratiques abusives et le harcèlement font suite à la parution d’un rapport de l’organisation syndicale américaine Workers Rights Consortium (WRC) dévoilant que les gestionnaires et les superviseurs de Nien Hsing forçaient leurs employés à avoir des relations sexuelles en « conditionnant le maintien des contrats de travail ou l’offre de conditions de travail plus favorables à la volonté des travailleuses de s'engager dans de telles relations ».
La direction a été complice de cette situation en ne sanctionnant pas les agresseurs ce qui a suscité une tolérance à l'égard de ces agissements et fait craindre les travailleurs de signaler les violations.
Après des négociations approfondies faisant suite à la parution du rapport, UDIL et quatre autres syndicats au Lesotho, ainsi que les affiliés d’InsutriaALL aux Etats-Unis, Workers United, WRC et Solidarity Center, ont signé des accords avec Nien Hsing, Levi Strauss & Co, The Children's Place et Kontoor Brands pour lutter contre la violence basée sur le genre dans cinq usines du pays.
May Rathakane, Secrétaire générale adjointe d'UDIL, a déclaré:
« Nous sommes déterminés à protéger les droits et le bien-être des travailleurs dans les usines et à veiller à ce que les travailleuses se sentent en sécurité, valorisées et qu’elles disposent des moyens de prendre leur destin en main. Nous sommes heureux de travailler à l'élaboration d'un programme global de lutte et de prévention de la violence et du harcèlement basés sur le genre. Il s'agit d'une percée vers l’amélioration des conditions de travail et la protection des travailleurs contre les représailles des employeurs ».
Un organe chargé d’examiner les plaintes et d’établir les faits sera établi pour enquêter sur les abus. Seront également organisés des formations sur le harcèlement sexuel à l’attention des travailleurs d'usine, des superviseurs et des gestionnaires.
Les organisations au Lesotho, ainsi que Solidarity Center, Workers United et WRC, ont également signé un accord avec chaque marque, qui engage ces dernières à réduire les commandes avec un employeur qui ne remplirait pas ses obligations.
Edgar Romney, secrétaire-trésorier de Workers United, qui a participé aux négociations sur le pacte, a noté:
« Les marques sont chargées de veiller à ce que leurs fournisseurs respectent les droits des travailleurs et préviennent la violence et le harcèlement basés sur le genre. Ces accords reflètent un engagement commun en faveur de la protection des droits des travailleurs et sont un bon exemple de ce que nous pouvons accomplir en unissant nos forces au niveau mondial”.