16 juillet, 202018 travailleurs qui tenaient un piquet de grève ont été arrêtés le 13 juillet à Orkney alors qu'ils protestaient contre le non-versement des salaires et les licenciements aux mines d'or de Kopanang et Tau Lekoa, ainsi qu'à la West Gold Plant. Ils ont été inculpés de violation des règles de confinement du Covid-19 avant d'être remis en liberté deux jours plus tard.
Ces travailleurs, parmi lesquels des adhérents des affiliés d'IndustriALL Global Union National Union of Mineworkers (NUM) et National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA), manifestaient ainsi depuis le mois d'avril pour réclamer le paiement de leurs salaires et l'arrêt des licenciements.
L'un d'eux, Junior Kgoedi, de la mine de Kopanang, déclare :
"Puisque ces licenciements ont eu lieu pendant le confinement, pourquoi ne pouvons-nous pas protester pendant le confinement ? Pourquoi choisissent-ils de licencier pendant notre absence ? Ils ont profité du fait que la plupart des travailleurs étaient rentrés chez eux, dans d'autres provinces."
1.500 travailleurs migrants du Botswana, de l'Eswatini, du Lesotho, et du Mozambique n'ont pas été payés depuis le début du confinement, en mars. Ils ne peuvent pas rentrer dans leurs pays car les frontières sont fermées. 146 autres travailleurs, habitant la région, n'ont pas non plus perçu leurs salaires.
Realeboha Majara, du Lesotho, travaille à la mine de Kopanang depuis trente ans. Son premier travail était à l'entretien des canalisations avant de devenir conducteur de locomotive, puis foreur, contremaître, chef d'équipe et mineur, avant de devenir chef de poste. Il est le président de la section du NUM à cette mine et il estime que la situation des travailleurs migrants est pire.
"Nous exigeons le versement immédiat de nos salaires. Privés de revenus, les travailleurs se débattent et survivent grâce à des dons d'amis. Bien que les ouvriers remplissent les conditions pour toucher les allocations de chômage prévues par le programme de secours temporaire pendant le Covid-19, ils n'ont encore rien reçu."
Le NUM conteste les licenciements devant les tribunaux et demande que Village Main Reef (VMR) respecte les conventions collectives qu'il a signées avec les syndicats. Un recours a aussi été introduit devant la Commission de conciliation, de médiation et d'arbitrage.
Le président du NUM, Joseph Montisetse, déclare :
"Nous nous adressons au ministère des Ressources minérales pour qu'il invalide les préavis de licenciement qui ont été envoyés irrégulièrement sans respecter la procédure inscrite dans la législation du travail."
Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge de l'industrie minière, déclare :
"Les compagnies minières doivent consulter les syndicats en cas de licenciement et de fermeture de mine. Le Covid-19 n'est pas une excuse pour piétiner les droits des travailleurs et VMR doit suivre des pratiques loyales du travail."
Village Main Reef (VMR), propriétaire des mines et de l'usine, fait partie du groupe Heaven-Sent Gold Group de Hong Kong. Il a racheté ces sites en activité à AngloGold Ashanti en 2017.