26 septembre, 2018Les travailleurs licenciés il y a deux mois par Goodyear pour avoir voulu mettre en place un syndicat continuent de se battre pour réintégrer leur emploi.
Le 9 juillet, le fabricant de pneus de portée multinationale a injustement licencié des dizaines de travailleurs employés à son usine de San Luis Potosí, au Mexique, pour avoir créé un syndicat indépendant, libre et démocratique. Deux mois plus tard, les travailleurs poursuivent leur combat pour que justice soit faite.
Chaque semaine, les travailleurs se rassemblent devant les portes de l’usine pour protester contre les mesures prises par la compagnie et gagner le soutien de leurs collègues. Ils ont également sollicité d’autres employés à établir un syndicat indépendant afin qu’un véritable accord collectif découlant de la convention collective pertinente puisse être mis en œuvre au sein de la compagnie.
Les anciens travailleurs ont récemment énoncé leurs revendications, parmi lesquelles celles de retrouver leurs emplois et de veiller à ce que les travailleurs de l’usine jouissent de tous les avantages fournis par la convention collective relevant de l’industrie du caoutchouc mexicaine.
Goodyear a essayé de ne pas mettre en œuvre la convention collective en imposant son propre contrat individuel: un « contrat de protection collectif patronal » signé avec le dirigeant de la Confédération corrompue et non indépendante des travailleurs mexicains (CTM), Tereso Medina.
Le conseiller politique aux anciens travailleurs, Francisco Retama, a indiqué:
« Ces dernières semaines, les travailleurs ont déposé une requête auprès du Congrès de l’Etat de San Luis Potosí requérant l’annulation du contrat de protection et demandant aux législateurs d’Etat de manifester leur solidarité avec les travailleurs »,
avant d’ajouter:
« Ils ont également exhorté les législateurs fédéraux des deux chambres du Congrès national de s’unir derrière les travailleurs et de tenir un débat sur la conduite de Goodyear, qui viole le droit du travail des travailleurs ».
Les autorités fédérales mexicaines nouvellement élues ont assuré qu’elles veilleront à ce que les travailleurs puissent élire librement leurs représentants, ce qui résultera à la suppression des contrats de protection patronaux. En outre, le jeudi 20 septembre, le Sénat débattra avant de voter sur la ratification de la Convention internationale du travail (n° 98) sur le droit d’organisation et de négociation collective.
Le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, a indiqué:
« IndustriALL Global Union et ses affiliés sont solidaires des travailleurs de Goodyear dans leur combat pour la justice et ont fait bloc derrière eux à de nombreuses occasions. Nous condamnons le comportement de l’équipe de direction à San Luis Potosí et l’absence claire de respect envers les droits fondamentaux des travailleurs. Nous prendrons d’autres mesures pour soutenir les travailleurs, notamment au siège de la compagnie aux Etats-Unis ».