14 février, 2024Le 12 février, le Syndicat des travailleurs du vêtement et de la mode (GAFWU), affilié à IndustriALL par l'intermédiaire d'Unions United, a protesté devant les bureaux du commissariat au travail à Chennai, en Inde, contre le retard qui s'accumule dans la promulgation du nouveau salaire minimum.
La Loi sur le salaire minimum impose aux gouvernements des États d'augmenter le salaire minimum tous les cinq ans. Or, cela n'a pas été fait pour les travailleurs de l'habillement de l'État du Tamil Nadu. La dernière révision date de 2014, soit un retard de dix ans. La hausse n'a pas eu lieu parce que plus de 500 fabricants ont porté l'affaire devant la justice en invoquant une impossibilité pratique de payer le nouveau salaire.
Les salaires des travailleurs du vêtement du Tamil Nadu vont de 9.875 roupies (119 $) pour les plus bas à 10.514 roupies (127 $) pour les mieux nantis. Avec l'augmentation, le salaire minimum mensuel oscillera entre 15.211 et 167.379 roupies (183-197 $).
En 2016, la justice a statué en faveur des travailleurs et confirmé la hausse salariale. Elle a ordonné aux fabricants de payer immédiatement le salaire révisé, augmenté de l'inflation et des arriérés depuis décembre 2014. Cela n'a pas été fait parce que les fabricants ont déposé plusieurs recours devant la Cour suprême.
En novembre dernier, lors de l'examen de la requête, la Cour suprême a constaté l'inaction du gouvernement de l'État pendant les neuf dernières années s'agissant de la révision des salaires dans l'industrie du vêtement. Elle a ordonné à ce gouvernement de remédier immédiatement à la situation.
Le 6 février, lorsque l'affaire est revenue devant la Cour suprême à la suite d'un recours spécial du GAFWU, les syndicalistes présents ont constaté que le juge était consterné de voir que le gouvernement n'avait toujours pas ordonné la révision du salaire.
En réponse aux protestations des travailleurs, le commissaire adjoint au travail leur a garanti que le salaire serait fixé conformément à la décision de 2014 avant la prochaine session de la Cour suprême.
Gautam Mody, le président d'Unions United, qui est aussi membre du comité exécutif d'IndustriALL, a déclaré :
"En Inde, les salaires minimums sont bas et rarement respectés, ce qui pénalise les travailleurs et les empêche de vivre décemment. Nous devons donner la priorité aux salaires de survie et veiller à ce qu'ils soient effectivement appliqués dans tous les États. Les travailleurs qui sont au bas de la pyramide sont acculés tandis que les employeurs raflent les profits et que les gouvernements détournent les yeux. Nous avons besoin de mécanismes plus forts et plus robustes pour offrir un salaire minimum juste pour mettre fin à l'arbitrage salarial dans les chaînes d'approvisionnement mondiales."
Le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, juge que :
"Le gouvernement indien doit imposer le nouveau salaire minimum dans l'industrie. Il est consternant de voir que l'industrie ait pu faire obstruction pendant tant d'années. IndustriALL réclame une action immédiate pour assurer le versement des salaires dus aux travailleurs et qui leur sont refusés."