2 septembre, 2015Après une période néo-libérale destructrice dans les années 2000, le nouveau gouvernement géorgien a introduit quelques améliorations au niveau des droits des travailleurs, mais la route est encore longue. La direction d’IndustriALL s’est récemment rendue dans le pays pour y soutenir les intenses campagnes de ses trois affiliés et de la Confédération des Syndicats géorgiens (GTUC) sur la syndicalisation, la négociation collective ainsi que la santé et la sécurité professionnelles.
Cette visite fait suite au débat sur la Géorgie tenu lors de la réunion du Comité exécutif d’IndustriALL de mai 2015. Le Secrétaire général Jyrki Raina et le Secrétaire général adjoint Kemal Özkan se sont rendus dans le pays fin août pour y délivrer un message fort de solidarité et de soutien à son dynamique mouvement syndical.
Le nouveau code du travail de 2013 comprend un chapitre sur la liberté syndicale et des dispositions qui interdisent toute discrimination basée sur l’appartenance syndicale. Toutefois, des participants à un projet de syndicalisation mené en partenariat avec l’affilié norvégien d’IndustriALL IndustriEnergi ont évoqué de nombreux employeurs qui pratiquent activement l’intimidation auprès des travailleurs, essayant de les persuader de ne pas s’affilier à un syndicat.
L’un des plus scandaleux exemples récents provient de la ville de Kazreti, où 1.000 travailleurs employés par la compagnie minière RMG ont été contraints par le biais d’entretiens en tête-à-tête de quitter le syndicat. IndustriALL exige du gouvernement géorgien des mesures urgentes pour garantir une réelle liberté syndicale.
La nouvelle législation encourage des négociations collectives de bonne foi, ainsi que la médiation en tant que passage obligé pour la résolution d’un conflit. Pourtant, signer des conventions collectives n’est toujours pas une mince affaire.
Le droit de grève a été limité dans des secteurs tels que ceux de la production d’électricité, de pétrole et de gaz.
Les conditions de santé et de sécurité exigent des améliorations urgentes. Selon les statistiques officielles, une moyenne de 39 salariés par an sont décédés et 70 ont été grièvement blessés au cours des huit dernières années.
S’adressant aux médias géorgiens, le Secrétaire général d’IndustriALL Jyrki Raina a déclaré :
IndustriALL se joint à la campagne des syndicats géorgiens en faveur de la ratification des Conventions de l’OIT n°155 sur la Santé et la Sécurité professionnelles et n°176 sur la Santé et la Sécurité dans les Mines ainsi qu’en faveur de mesures urgentes à prendre pour garantir la santé et la sécurité des travailleurs.
En dépit d’améliorations inscrites dans la loi, la semaine de travail de 48 heures est devenue la nouvelle règle au lieu des 40 heures qui étaient censées représenter le temps de travail normal. La GTUC a appelé la Cour Constitutionnelle à annuler cette disposition. Le code permet aussi le travail précaire sous forme de contrats temporaires renouvelables jusqu’à un terme de 30 mois.
La Géorgie est l’un des rares pays à ne pas compter d’inspectorat du travail. IndustriALL soutient la revendication des syndicats de ratifier la Convention 81 de l’OIT sur les Inspections du Travail et de mettre en place un mécanisme approprié d’application de la législation du travail.
La mission d’IndustriALL, qui comptait en ses rangs le Secrétaire régional Vadim Borisov, a rendu visite à l’usine d’embouteillage JSC,,MINA”, une filiale du géant verrier turc Sisecam. La majorité des travailleurs de MINA a adhéré à l’affilié d’IndustriALL, le Syndicat des Travailleurs de la Métallurgie, des Mines et de l’Industrie chimique de Géorgie.
“La plupart des usines de Sisecam dans les différents pays sont syndiquées par des affiliés d’IndustriALL et jouissent de relations sociales constructives. Nous nous réjouissons à l’idée de la signature dans un avenir proche d’une toute première convention collective entre MINA et notre affilié. Ceci constituera un exemple de bon fonctionnement des relations sociales”, a conclu Jyrki Raina.