23 octobre, 2013Les membres de notre affilié britannique Unite the Union de Grangemouth, en Écosse, résistent toujours aux scandaleuses menaces et intimidations de leur employeur, Ineos.
Fin de la semaine dernière, Ineos leur a signifié un honteux ultimatum pour lundi 21 octobre à 18 heures : "Signez ou vous êtes renvoyé". Or, signer voulait dire accepter des coupes sombres dans l'emploi, les salaires et les pensions. Unite the Union a conseillé aux travailleurs de ne pas céder à la menace et renoncer à leurs droits, ce qui aurait pour effet de créer une main-d’œuvre à deux vitesses et de les dépouiller de leurs droits collectifs. Unite conteste aussi la légalité des procédés de l'entreprise et prend l'engagement de ne pas laisser les travailleurs abandonner leur gagne-pain "sous la menace".
Entretemps, le syndicat a appelé une nouvelle fois Ineos à renoncer à son projet d'imposer de nouvelles conditions plus défavorables à son personnel, à rouvrir la raffinerie et à reprendre la négociation pour ne pas compromettre l'avenir du site. Pendant les pourparlers placés sous la médiation de l'ACAS, Unite s'était engagé à s'abstenir de tout scrutin ou action de grève jusqu'au 31 décembre 2013.
Unite the Union avait aussi demandé au service anti-fraude de l'Administration des impôts et des douanes (HMRC) d'enquêter sur la situation fiscale du groupe Ineos, suspectant que ses montages "travestissent la réalité des activités d'Ineos au Royaume-Uni". Cette requête fait suite à des interrogations quant à des invraisemblances dans la comptabilité du département "Chimie" qui donnent une évaluation sombre d'une part, et optimiste de l'autre de la situation financière de l'entreprise et de sa rentabilité future.
Les travailleurs de Grangemouth et leur syndicat, ainsi que des politiciens et des communautés du lieu et des sympathisants de toute l'Écosse ont organisé, le 21 octobre, une manifestation et un rassemblement afin d'exhorter Ineos à remettre la raffinerie en route et renoncer à ses tactiques d'intimidation. Les organisateurs ont appelé la communauté et tous les Écossais à soutenir les travailleurs de Grangemouth en soulignant que les patrons d'Ineos risquent de détruire de bons emplois en prenant le pays en otage par leur comportement irresponsable.
À la fin du délai donné par Ineos, 665 travailleurs, soit plus de 65% du personnel (sur les 80% que représente Unite) avaient refusé de céder à cette intimidation cynique de la direction. Unite the Union l'a alors exhortée à reprendre la négociation sous l'égide de l'ACAS après le camouflet opposé à sa tentative de chantage.
Entretemps, Ineos a fait appel à une firme de relations publiques qui se dit avoir "une longue expérience des situations de crise telles que conflits du travail, accidents mortels, avertissements sur résultats, travail des enfants, défaillances de produits, service à la clientèle, licenciements collectifs et restructurations". Elle a entamé ce que Unite the Union qualifie de "campagne de peur" destinée à terrifier les 1.400 travailleurs en leur faisant croire que la raffinerie est au bord de l'effondrement, en dépit de l'excellente santé du marché, tout cela pour leur faire accepter des coupes sombres dans l'emploi, les salaires et les pensions.
Cela suffit
a déclaré Jyrki Raina, le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union.
Pour notre famille syndicale du monde entier, et en particulier nos affiliés des pays où Ineos est présente, le combat continue aux côtés des travailleurs de Grangemouth et de leur syndicat, Unite.
IndustriALL Global Union organise, vendredi 25 octobre, une manifestation devant le siège d'Ineos, dans la ville suisse de Rolle.
IndustriALL appelle aussi tous ses affiliés à agir en envoyant des lettres de protestation à Ineos en cliquant sur la case "Take Action !", à droite.