3 octobre, 2024Ces 25 et 26 septembre derniers, 140 représentants de syndicats du caoutchouc et du pneumatique du monde entier se sont réunis en Turquie pour aborder des questions clés ayant un impact sur les grandes multinationales telles que Michelin, Bridgestone, Goodyear et Pirelli/Prometeon. L’accent a été mis sur le renforcement du pouvoir syndical, l’amélioration des normes de santé et de sécurité, l’autonomisation des femmes et la résolution des problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement.
Organisée sous les auspices de Lastik-Is, affilié d’IndustriALL, à Izmit, en Turquie, la réunion a rassemblé des participants de 20 pays, dont la France, l’Italie, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Thaïlande.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a ouvert la réunion en soulignant la nécessité d’une plus grande représentation des femmes dans le secteur.
Alaaddin Sari, Président de Lastik-Is, a fait écho à ces propos en soulignant l’importance de l’unité :
“Notre état d’esprit est qu’une attaque contre l’un de nous est une attaque contre nous tous, l’unité est très importante pour nous et nous remercions IndustriALL d’avoir organisé cette réunion avec nous. En tant que travailleurs et travailleuses du pneumatique, nous devons nous unir non seulement pour nous, mais aussi pour l’ensemble du monde du travail.”
Le Directeur d’IndustriALL pour le caoutchouc, Tom Grinter, a présenté une vue d’ensemble du secteur et a souligné les défis auxquels il est confronté, tels que les pertes d’emplois, les bas salaires, le travail précaire et l’impact de la numérisation.
Une attention particulière a été accordée à des pays comme la Turquie, la Thaïlande et le Brésil, où les travailleurs sont confrontés à des conditions difficiles, notamment des chaleurs extrêmes, à des environnements de travail dangereux et à des droits syndicaux limités. La section s’est à nouveau engagée à travailler en priorité en Turquie, en Thaïlande, en Indonésie, au Mexique, au Brésil et au Liberia.
Les débats ont porté sur les principaux défis auxquels sont confrontés les travailleurs dans les grandes entreprises multinationales. Des travailleurs de France, d’Italie, de Thaïlande, d’Indonésie, du Brésil, d’Afrique du Sud, d’Amérique du Nord, du Liberia, d’Allemagne, du Mexique, de Turquie et du Royaume-Uni ont exposé le contexte dans leurs entreprises. Les thèmes communs qui sont apparus sont les pertes d’emploi, le travail précaire, les questions de santé et de sécurité, les bas salaires, la délocalisation de la production vers des pays à faibles coûts, l’absence d’avantages sociaux et la numérisation.
La santé et la sécurité sont apparues comme des préoccupations majeures, les travailleurs de Hongrie, de Pologne et d’Allemagne faisant état d’une exposition au bruit, à la poussière et aux produits chimiques, ainsi que d’une ventilation et d’un éclairage médiocres. Les problèmes de santé mentale sont également fréquents.
L’un des principaux points à l’ordre du jour était la sous-représentation des femmes dans le secteur. Les syndicats se sont engagés à combler les écarts entre les hommes et les femmes en matière de rémunération, de progression de carrière, de santé et de sécurité, tout en promouvant l’enseignement des STIM pour les femmes et en insistant sur la mise en œuvre de la Convention 190 de l’OIT sur la violence fondée sur le genre. Les affiliés on montré l’exemple en élisant la première femme coprésidente pour ce secteur, Elena Petrosino de l’affilié italien FILCTEM-CGIL.
Le secteur a analysé la délocalisation de la production de pneumatiques et la domination croissante de l’Asie, en particulier de la Chine. En effet, le marché chinois des pneumatiques devrait connaître un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 7,22 % entre 2023 et 2030 et près de la moitié des marques de pneumatiques à la croissance la plus rapide dans le monde sont chinoises. Les moteurs de cette croissance sont l’expansion de la production automobile, la présence des principaux équipementiers de pneumatiques, l’augmentation du revenu disponible et du nombre de propriétaires de véhicules, la pénétration croissante des marques chinoises et des ventes de SUV, ainsi que la présence de centres de production automobile.
Les changements dans le secteur automobile, tels que les véhicules électriques et la diligence raisonnable au niveau de la chaîne d’approvisionnement, ont été abordés par le Directeur sectoriel Georg Leutert, qui a mis en garde contre la domination croissante de la Chine et exposé la nécessité pour les syndicats d’exiger des protections plus fortes en matière de droits de l’homme.
Kemal Özkan a clôturé la réunion par un appel à l’action :
“Le monde devient de plus en plus inégal. Avec votre détermination, nous pouvons combler ce fossé et obtenir des succès”.