12 décembre, 2014Les adhérents du syndicat International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM) tiennent bon après dix semaines de conflit avec le fabricant de produits réfractaires RHI Monofrax, aux États-Unis.
130 travailleurs membres de IAM et de l'Union internationale des employés des services (SEIU) sont en grève depuis le 29 septembre après avoir rejeté des propositions outrancières de l'entreprise en matière de santé et de pensions.
RHI Monofrax veut leur faire payer 4.550 $US de plus par an pour un programme de santé qui leur donnera moins de couverture qu'auparavant.
Elle veut aussi geler le régime de retraite à prestations déterminées pour le remplacer par un Plan 401K standard de retraite par capitalisation beaucoup moins intéressant pour eux.
"Les enjeux sont très élevés; les propositions qu'ont leur a faites sont, au mieux, draconiennes et la direction ne veut rien céder. Cela semble être l'étincelle qui a soudé et renforcé nos membres," déclare John Carr, de IAM.
"Nos membres ne se laissent pas abattre, ils sont déterminés", ajoute John Carr. "Cependant, même avec les dons et le soutien qu'ils reçoivent de IAM et de la communauté des travailleurs, c'est très dur."
L'usine RHI Monofrax de Falconer, dans l'État de New York, fabrique des produits réfractaires utilisés dans la vitrification des déchets nucléaires.
Elle fait partie de la multinationale autrichienne RHI, qui emploie plus de 8.000 personnes dans 33 sites répartis dans le monde.
RHI Monofrax a réagi à la grève par d'autres propositions encore pires que celles qui ont conduit les travailleurs à débrayer, déclare IAM.
On trouve aussi dans le texte beaucoup de changements qui auraient une incidence négative pour l'unité de négociation, comme celles relatives au règlement du personnel et à la discipline, et une politique en matière de drogue et d'alcool qui imposerait de divulguer les besoins médicamenteux de chaque salarié.
"C'est un autre exemple flagrant d'un comportement scandaleux envers des travailleurs américains d'une entreprise à capitaux étrangers qui ne pourrait pas agir ainsi dans son pays d'origine," dénonce la Vice-présidente générale des Territoires de l'Est de IAM, Lynn Tucker. "Nos membres tiennent bon et méritent le soutien et la gratitude de tous les syndicalistes pour le combat qu'ils livrent contre la cupidité des entreprises dans ce qu'elle a de pire."
Dans un message de solidarité envoyé au Président international de IAM, Thomas Buffenbarger, le Secrétaire général d'IndustriALL, Jyrki Raina, a écrit :
"Cette entreprise empiète gravement sur les droits des travailleurs sous l'argument fallacieux de la nécessité de rester compétitive. En outre, ses propositions auraient aussi un impact négatif pour l'unité de négociation."
"IndustriALL Global Union exige que RHI Monofrax renonce à son intransigeance et renoue le dialogue avec les membres de IAM pour négocier de bonne foi un accord équitable sur les programmes de santé et de pension, dans des conditions et avec des prestations décentes et largement méritées par les travailleurs et leurs familles."