25 juillet, 2024Les syndicats zambiens rejettent les amendements proposés à la loi de 2019 sur le code de l’emploi, qui visent à faire reculer les droits fondamentaux au travail et la négociation collective.
Les syndicats affirment que les amendements proposés suppriment les droits dont jouissent les travailleurs et les remplacent par des dispositions injustes qui violent les droits des travailleurs. Par exemple, alors que la loi protège le droit des travailleurs de refuser un transfert et d’opter pour une indemnité de départ, les amendements proposés autorisent le licenciement et la réduction des indemnités de départ si un travailleur refuse un transfert.
Actuellement, la loi autorise le paiement d’une gratification pour longs états de service à hauteur de 25 % du salaire gagné pendant la période contractuelle, alors que les amendements proposés visent à réduire cette gratification à moins de 16 %. En outre, les amendements proposent des congés forcés non rémunérés, des licenciements sommaires avec perte d’avantages et le passage d’un salaire mensuel à un salaire hebdomadaire, sans expliquer pourquoi cela serait nécessaire.
Le Congrès zambien des syndicats (ZCTU) a déclaré que les amendements proposés cherchaient à annuler les progrès réalisés par les syndicats dans la défense des droits des travailleurs et qu’ils rendraient ces derniers indigents.
Le ZCTU, affilié à IndustriALL, a déclaré que ces propositions “vont à l’encontre des souhaits du gouvernement de sortir le peuple zambien de la pauvreté. L’éradication de la pauvreté n’est possible que grâce à des emplois stables et bien rémunérés. Outre la création d’emplois, nous devons également améliorer les conditions de travail des femmes et des hommes qui travaillent, mais qui ne gagnent pas assez pour sortir, eux et leurs familles, de la pauvreté”.
Le rejet de la part des syndicats a conduit le gouvernement à retirer ses amendements. Brenda Tambatamba, ministre du travail et de la sécurité sociale, a annoncé le 19 juillet que le gouvernement retirait “les amendements proposés par le ministère de la justice et suspendait les consultations jusqu’à nouvel ordre”.
George Mumba, Secrétaire général du syndicat des mineurs de Zambie, affilié à IndustriALL, a déclaré :
“Il est inacceptable que le gouvernement zambien puisse proposer des amendements qui violent effrontément les droits des travailleurs. En tant que syndicats, nous nous sommes battus avec acharnement pour ces droits et nous rejetons les propositions anti-ouvrières qui constituent une menace pour le droit à la négociation collective”.
Glen Mpufane, Directeur de la section des mines et Responsable santé et sécurité auprès d’IndustriALL, a déclaré :
“Le droit de refuser une tâche dangereuse est menacé par les amendements proposés. Si un travailleur refuse d’être transféré pour effectuer un travail dangereux, il pourrait être licencié. Cela constitue une violation des normes nationales et internationales du travail”.