1 mars, 2022Douze syndicats du Sri Lanka ont lancé ensemble une campagne pour réclamer une augmentation de 10.000 roupies (49 $ US) du salaire mensuel minimum des salariés du secteur privé et pour s'opposer à la décision du gouvernement d'exclure ces salariés d'un programme accordant une allocation mensuelle de 5.000 roupies (25 $) aux fonctionnaires et aux retraités.
Les affiliés d'IndustriALL Global Union du Syndicat des salariés des zones franches et des services divers, du Sri Lanka Nidahas Sevaka Sangamaya et du Syndicat des travailleurs du commerce, de l'industrie et des secteurs divers de Ceylan participent à cette campagne.
Avec un coût de la vie élevé qui frappe durement les Sri-lankais, l'annonce par le gouvernement, le 3 janvier 2022, d'une allocation de 5.000 roupies sri-lankaises (25 $) accordée aux agents du gouvernement a été une déception, puisque seuls les fonctionnaires et les retraités en bénéficieront et que les salariés du secteur privé en sont exclus. Le gouvernement refuse d'étendre cette allocation au prétexte de la crise économique. Le salaire minimum des salariés du privé ne dépasse pas 16.000 roupies (80 $) par mois.
Anticipant la situation avant l'annonce du budget, les syndicats - dont les affiliés d'IndustriALL - siégeant au Conseil consultatif national du travail (NLAC), ont proposé au ministère des Finances, en octobre 2021, de porter le salaire minimum des salariés du privé à 26.000 roupies (129 $) et de réduire les prix des denrées de première nécessité de 50 pour cent dans le budget de 2022.
En réponse, le cabinet a chargé le ministère du Travail de prendre les dispositions nécessaires pour verser une prime de 5.000 roupies aux salariés du secteur privé. Le ministre a convoqué une réunion des membres du NLAC le 7 janvier, suivie d'une réunion des associations d'employeurs, le 10 janvier.
Les employeurs ont refusé de verser les 5.000 roupies proposées par les syndicats en invoquant les pertes économiques causées par le Covid. S'agissant du salaire minimum, les employeurs prétendent qu'ils paient déjà le salaire minimum de 26.000 roupies, ce que les syndicats savent être faux. Le NLAC a demandé aux syndicats d'en fournir la preuve et les affiliés d'IndustriALL mènent campagne pour récolter les feuilles de paie démontrant la véracité de leurs dires sur les salaires.
Les syndicats ont organisé, le 19 janvier, une conférence commune suivie d'une action de protestation qui a touché toute l'île le 21 janvier. Actuellement, les syndicats font aussi campagne auprès des parlementaires pour que soit déposée au parlement une proposition de loi sur le salaire minimum.
Anton Marcus, le secrétaire du Syndicat des salariés des zones franches et des services divers, a déclaré :
"Les syndicats ont décidé de mettre en place des comités provinciaux et villageois d'activistes sociaux dans tout le pays afin de mobiliser les citoyens pour réclamer du gouvernement qu'il verse 5.000 roupies à titre d'allocation mensuelle à toutes les catégories de travailleurs, qu'il porte le salaire minimum des salariés du privé à 26.000 roupies et qu'il réduise de 50 pour cent les prix des denrées alimentaires de première nécessité."
Photos : Syndicat des salariés des zones franches et des services divers