7 juillet, 2022Au terme d'une semaine de grève pour réclamer des hausses de salaires et face à un assaut de "fake news" destiné à discréditer les syndicats, le Syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud (NUMSA), le Syndicat national des mineurs (NUM) et Solidarity ont signé le 5 juillet un accord salarial avec Eskom.
Cet accord, qui a été signé au Central Bargaining Forum (CBF), comporte une hausse des salaires de 7 pour cent sur un an (du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023), une augmentation de l'indemnité de logement de 400 rands (24 $) et l'engagement de poursuivre les négociations pour améliorer les salaires et les conditions de travail.
En outre, l'accord rétablit les conditions de travail qui étaient en vigueur au 30 juin, date après laquelle les travailleurs auraient perdu 9.000 rands (547 $) de prestations si les syndicats n'étaient pas intervenus. Le CBF, qui représente 28.300 travailleurs de l'entreprise publique, est un forum dans lequel les employeurs négocient avec les syndicats.
"Nous sommes contents que ces négociations aient finalement abouti, surtout compte tenu de la situation difficile que nous vivons. Les conditions de service, dont le retrait unilatéral a causé tant de tort à nos membres, ont été réinstaurées. Nous avons aussi obtenu une amélioration sensible par rapport à l'an dernier, alors qu'Eskom imposait 1,5 pour cent, et nous tenons à remercier l'équipe de négociateurs pour leurs efforts inlassables à la recherche d'une solution. Le NUMSA ne cessera de se battre pour améliorer les conditions des classes laborieuses,"
a dit Irvin Tim, le secrétaire général du NUMSA.
Pendant la grève et la négociation, arrivée dans une impasse lorsque la direction a déclaré un litige et rompu les discussions, l'argument des travailleurs était qu'Eskom pouvait se permettre cette hausse et ils refusaient une augmentation inférieure à l'inflation, comme celle de l'an dernier. En 2021, l'inflation nationale fut de 5,9 pour cent.
"Le NUM veut exprimer sa sincère gratitude à ses adhérents d'Eskom pour leur conduite pendant les négociations et jusqu'au moment où ils nous ont mandatés pour signer l'accord. S'agissant des procédures disciplinaires et de règlement des différends ainsi que de l'accord de reconnaissance, une équipe spéciale composée de trois représentants de chaque partie sera constituée et rendra son rapport au CBF dans les trois mois,"
explique William Mabapa, le secrétaire général du NUM.
Les coupures de courant actuelles, dues à l'insuffisance des capacités de production, et que certains médias imputaient aux grévistes faisaient partie d'une campagne de désinformation dénoncée par les syndicats et dont un exemple sont les fake news qui annonçaient qu'un accord avait été conclu alors que les syndicats n'avaient pas signé ni même consulté leur base sur l'offre.
"Nous appelons les médias à faire preuve de retenue dans leurs articles. Les fake news qu'ils publient peuvent compromettre la négociation,"
mettent en garde, dans un communiqué, le NUMSA et le NUM, deux affiliés d'IndustriALL.
La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a déclaré :
"Nous sommes heureux que le NUMSA et le NUM continuent de se battre pour un salaire minimum et de meilleures conditions de travail pour les travailleurs d'Eskom. Alors qu'Eskom se lance dans la transition vers les énergies renouvelables, les intérêts des travailleurs sont cruciaux et doivent être protégés. C'est pourquoi IndustriALL fait campagne pour une Transition juste qui englobe l'agenda pour le travail décent."