31 octobre, 2022À l’occasion d’une réunion tenue le 21 octobre dernier, le Conseil d’IndustriALL pour la République démocratique du Congo a discuté des promesses non tenues faites aux mineurs par Glencore. Selon les affiliés d’IndustriALL, Glencore n’a fait aucun effort pour améliorer les conditions de travail au sein de ses activités minières dans le pays.
La réunion du réseau syndical a eu pour toile de fond le rôle du cobalt dans la transition énergétique à faible émission de carbone et le rôle stratégique de la RDC dans la chaîne d’approvisionnement des batteries.
Les participants ont examiné les différences entre les activités de Glencore Afrique du Sud et son comportement en RDC, en tenant en compte les relations sociales, l’engagement des parties prenantes, le dialogue tripartite, la promotion de l’emploi des femmes et la transition juste.
Les conditions de vie des mineurs au sein des activités de Glencore, celles des communautés environnantes et la situation de l’environnement, ne reflètent pas la valeur intrinsèque des minerais que les travailleurs et travailleuses produisent. On peut prendre en exemple le boom des matières premières, tel qu’il se reflète dans le bilan des bénéfices de Glencore.
Les conclusions du rapport The Road to Ruin ? - Electric vehicles and workers’ rights abuses at DRC’s industrial cobalt mines de l’organisme de surveillance des entreprises Rights and Accountability in Development (RAID) et du Centre d’Aide Juridico-Judiciaire (CAJJ), un centre d’aide juridique congolais spécialisé dans les droits des travailleurs, sont un reflet du rapport d’IndustriALL publié après une mission en RDC en 2018.
“Il est inacceptable que l’exploitation minière à grande échelle soit impliquée, en quasi impunité, dans ces atteintes de grande ampleur aux droits des mineurs. La situation ne s’est pas améliorée depuis la mission d’IndustriALL en 2018. Il n’y a toujours pas de dialogue local avec la direction et le dialogue mondial avec IndustriALL n’est pas institutionnalisé et n’a lieu que de manière non systématique,”
a indiqué Glen Mpufane, Directeur du secteur des mines pour IndustriALL.
Selon les travailleurs, Glencore n’a pas tenu compte des préoccupations relatives au besoin de responsabilité et de transparence soulevées lors de la réunion de leur réseau national en juin 2021.
“Il n’est pas facile d’être en contact avec Glencore, à moins que ce ne soit un prérequis légal ou une exigence de la convention collective. Il n’y a pas eu de dialogue depuis 2021 avec Glencore, sauf pour les négociations de la convention collective”, ont indiqué les travailleurs.
“La diligence raisonnable dans la chaîne d’approvisionnement nécessite la consultation des parties prenantes. C’est une ironie que les syndicats, organisations les plus structurées de la société civile, ne soient pas consultés pour garantir la diligence raisonnable dans l’exploitation des produits miniers en RDC, essentiels pour la transition énergétique à faible émission de carbone.”
a déploré Glen Mpufane.
En mars 2018, IndustriALL a lancé un avertissement au secteur automobile afin de garantir le respect des droits des travailleurs en RDC.
Les dirigeants syndicaux ont exprimé leur colère face à l’absence de stratégie de la part de Glencore visant à combler l’écart entre les sexes en matière d’emploi et à promouvoir significativement l’emploi des femmes, à réduire la dépendance à l’égard des expatriés dans les catégories d’emploi de haut niveau et à mettre en œuvre un programme de transition des compétences.
La réunion était soutenue par la FES (Allemagne). Les affiliés ont remercié IndustriALL et le bureau local de la FES pour leur soutien permanent et leur solidarité, ainsi que pour la mise en œuvre du projet intitulé “Travail décent dans la chaîne d’approvisionnement des batteries : étapes vers une exploitation responsable du cobalt en RDC”.