21 février, 2023Les affiliés d’IndustriALL au Pérou ont pris part à une nouvelle grève nationale contre le gouvernement de Dina Boluarte. Ils ont appelé à sa démission et à celle des membres du Congrès, ainsi qu’à la tenue d’élections.
Les affiliés d’IndustriALL, FETRIMAP, FNTMMSP et FNTTP, ont rejoint la grève générale appelée par la Confédération générale des travailleurs péruviens (CGTP) le 9 février. Dans le cadre de cette grève, des manifestations ont été organisées pour exiger la démission de la présidente Dina Boluarte et des membres du Congrès ainsi que pour condamner les violences policières contre les manifestants. À ce jour, au moins 60 personnes ont perdu la vie au cours des manifestations.
En outre, la Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération syndicale des Amériques (CSA) ont appelé à une semaine d’action du 13 au 16 février en soutien aux revendications populaires.
Ces organisations affirment qu’il y a eu un effondrement de la démocratie et des violations massives des droits de l’homme au Pérou. Elles ont lancé un appel aux organismes internationaux de défense des droits de l’homme pour qu’ils aident à établir des négociations avec les mouvements sociaux et les forces politiques afin de “parvenir à une transition pacifique vers une société démocratique qui exprime les intérêts de toute la population du Pérou”.
Le Secrétaire national à la défense du travail de la CGTP et Secrétaire général de la FETRIMAP, Gilmer Ibañez Menendrez, a déclaré :
“Nous, les travailleurs, voulons que Dina Boluarte se retire pour le bien du pays, car des manifestants sont encore et toujours tués et criminalisés. Boluarte appelle au dialogue mais déclare ensuite l’état d’urgence ; elle dit se conformer à l’État de droit, mais le droit à la vie est un droit fondamental qu’elle n’a pas respecté. C’est une question de démocratie : nous devrions avoir un gouvernement du peuple pour le peuple.”
Les actions de protestation contre Boluarte durent depuis deux mois. Le 7 décembre, le président de l’époque, Pedro Castillo, a prononcé un discours annonçant qu’il allait mettre en place un gouvernement d’urgence et dissoudre temporairement le Congrès. Cependant, le Congrès a immédiatement voté pour le démettre de ses fonctions et l’a ensuite emprisonné. Il a été remplacé par la vice-présidente Boluarte, qui affirme qu’elle ne démissionnera pas tant que des élections anticipées n’auront pas été organisées, mais le Congrès a examiné et rejeté quatre initiatives visant à avancer les élections.
Les syndicats demandent que de nouvelles élections soient organisées dès que possible, les prochaines n’étant pas prévues avant 2026. Les manifestants souhaitent également que le Congrès soit dissous et qu’une assemblée constitutionnelle soit mise en place pour rédiger une nouvelle constitution. Ils ont exigé la fin des violences et une sortie de la crise politique (il y a eu six présidents depuis 2016), tout en demandant le rétablissement d’une véritable démocratie et la suppression des inégalités.
Enfin, le Secrétaire régional d’IndustriALL, Marino Vani, a déclaré :
“Nous sommes solidaires de nos affiliés et du peuple péruvien. Nous condamnons la violence de l’État et le massacre de son peuple. Nous demandons au Congrès, au gouvernement et au pouvoir judiciaire d’adopter les mesures proposées par les travailleurs et le mouvement social. Seule une solution démocratique peut contribuer à ouvrir la voie à l’unité du Pérou.”