29 octobre, 2020IndustriALL et la CSI ont fait le vœu d'être solidaires, ensemble, du mouvement syndical indien, en soutenant sa lutte contre les politiques du gouvernement Modi hostiles aux travailleurs.
Le 28 octobre, le Conseil des Syndicats mondiaux a organisé, sous l'égide d'IndustriALL, un webinaire sur les changements à la législation du travail en Inde, intitulé Une attaque contre la classe laborieuse, et qui a été l'occasion d'une participation active de responsables et représentants syndicaux du monde entier. Il s'inscrivait dans le cadre d'une série de webinaires organisés par le Conseil des Syndicats mondiaux sur le thème des graves attaques contre les droits des travailleurs et la démocratie commises pendant la pandémie.
Les modifications anti-travailleurs à la législation du travail adoptés par le Premier ministre indien Narendra Modi vont largement à l'encontre des normes internationales du travail, des principes et droits fondamentaux au travail et de la justice sociale auxquels souscrivaient les textes précédents. Ces changements ont un impact négatif sur la liberté syndicale, la négociation collective et les droits syndicaux, notamment le droit de grève, au centre des conventions et déclarations de l'OIT.
Sharan Burrow, la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), déclare :
"Ces changements au droit du travail vont entraîner plus d'informalisation de la main-d’œuvre indienne et priver des millions de travailleurs de leurs droits fondamentaux, de la protection et la sécurité sociales. Cette destruction de la dignité et du travail décent en Inde est inacceptable; il faut que cela change.
"Nous avons besoin d'une reprise avec un nouveau contrat social, avec une protection sociale et des emplois résilients et un cadre de développement inclusif. Pour l'instant, le mouvement syndical indien montre un courage extraordinaire. Partout dans le monde, on admire la ténacité et le courage des syndicats indiens qui tiennent bon. Le mouvement syndical mondial réaffirme sa solidarité avec les syndicats indiens."
Valter Sanches, le secrétaire général d'IndustriALL Global Union, déclare :
"La fragilité du cadre réglementaire du marché du travail en Inde a été dénoncée, avec les conséquences dévastatrices que l'insuffisance des réactions au Covid-19 ont eues sur les travailleurs et les travailleuses. Pendant le confinement, des centaines de milliers de travailleurs ont perdu leur moyen de subsistance et ont souffert de retour dans leurs foyers des villes indiennes. Lorsque les usines ont repris leurs activités, une série d'accidents industriels ont tué plus d'une centaine de travailleurs.
"Plutôt que de renforcer la législation existante, les changements à la loi préconisés sur fond de crises multiples ne profiteront qu'au monde de l'entreprise et perpétueront l'informalité et l'inégalité en Inde. Les affiliés indiens d'IndustriALL sont en première ligne contre les politiques anti-travailleurs du gouvernement. IndustriALL est coude à coude, aux côtés du mouvement syndical indien dans son juste combat."
G Sanjeeva Reddy, le président du Congrès national indien des syndicats (INTUC), déclare :
"Depuis son entrée en fonction, le gouvernement Modi œuvre contre les intérêts des travailleurs. Le gouvernement puise sa force politique dans des politiques communautaires clivantes, conjuguées aux intérêts népotiques des sociétés. Seule une lutte inébranlable permettra aux travailleurs indiens de vaincre ce gouvernement.
"Les syndicats indiens, de tous horizons politiques, ont constitué un plateforme unie pour mener un combat méthodique. Le 26 novembre aura lieu une nouvelle grève nationale pour montrer au gouvernement Modi que notre lutte se poursuivra inlassablement."
Les participants à ce webinaire étaient notamment Harbhajan Singh Siddu, le secrétaire général du Hind Mazdoor Sabha (HMS), Manali Shah, la secrétaire nationale de la Self Employed Women’s Association (SEWA) et le professeur Shyam Sundar, expert en législation du travail. Sa modératrice était Kate Lappin, secrétaire régionale pour l'Asie-Pacifique de l'Internationale des services publics (ISP).