3 avril, 2020En Malaisie, des syndicats ont porté plainte contre des usines qui poursuivent leurs activités pendant la période de confinement, mettant ainsi en danger la santé et la sécurité des travailleurs.
Le 21 mars, notre affilié, le Syndicat des travailleurs de l'industrie électronique de la Région méridionale (EIEUSR), a porté plainte à la police contre MFS Technology (M) Sdn. Bhd., une firme qui n'applique pas l'ordonnance du gouvernement de Malaisie ordonnant la fermeture de toutes les entreprises non essentielles du 18 au 31 mars pour cause d'épidémie de Covid-19.
Idawati Idrus, la Secrétaire générale adjointe de l'EIEUSR, et co-Présidente du Comité des femmes de Malaisie d'IndustriALL, déclare :
“Avec nos adhérents, qui sont en majorité des femmes, nous avons porté plainte à la police et auprès du ministère du Commerce international et des Industries (MITI). Par cette action directe, nos adhérents vont avoir leur mot à dire, ce qui va les renforcer.
“Bien que la police ait immédiatement fermé l'usine, elle a repris ses activités après deux jours avec l'approbation du MITI. Mais seuls dix pour cent des travailleurs ont repris le travail; ils avaient peur d'être infectés.”
La Secrétaire régionale d'IndustriALL Global Union Annie Adviento salue cette action.
“Les travailleurs ont le droit de refuser de travailler dans un milieu dangereux et malsain. Le gouvernement et l'employeur doivent respecter la santé et la sécurité au travail.”
Le Syndicat national des travailleurs des équipements de transport et des industries connexes (NUTEAIW) a renvoyé une lettre au siège social de Robert Bosch pour contester la décision de l'entreprise de continuer la production.
“Nos adhérents sont mécontents parce que les produits fabriqués par l'entreprise, principalement des accessoires pour l'automobile, ne sont pas considérés comme essentiels. Malgré cela, l'entreprise a obtenu l'accord du MITI. Nous voulons qu'elle ferme pendant la période de confinement qui a été prolongée jusqu'au 14 avril,”
déclare Nadesan Gopalkishnam, le Secrétaire général du NUTEAIW.
Une vaste coalition de 58 organisations syndicales et ONG, la Coalition pour la réforme de la loi sur le travail, a demandé que le Premier ministre garantisse le paiement des salaires à hauteur de 80 pour cent pour sauver des emplois et qu'il transforme le système de protection sociale malaisien.