29 septembre, 2022Les affiliés d’IndustriALL au Maroc, en Jordanie, en Tunisie, en Égypte et en Palestine ont lancé une campagne de lutte pour la protection sociale et pour de meilleures normes de santé et de sécurité dans les usines de textile, de confection et de fabrication de chaussures de la région.
En abordant la campagne sur le thème Les travailleurs et travailleuses de la confection ont besoin d’usines sûres, les syndicats du textile de la région MENA se joignent à l’appel mondial en faveur de lieux de travail sûrs. En octobre 2021, IndustriALL Global Union a négocié l’Accord international sur la santé et la sécurité dans l’industrie du textile et de la confection, qui compte désormais plus de 180 enseignes mondiales et détaillants signataires. En mars de cette année, un Recueil de directives pratiques de l’OIT sur la santé et la sécurité a été adopté pour le secteur.
“La santé et la sécurité au travail constituent un risque important dans le secteur THCC, surtout pour les femmes qui supportent le poids des tâches ménagères et de l’éducation des enfants en plus de leur charge de travail. L’engagement des femmes dans le travail syndical est une preuve de persistance et de persévérance. Le travail syndical dans le secteur privé est difficile, surtout là où les employeurs ne le respectent pas,”
a indiqué Noureddine Taboubi, Secrétaire général de l’UGTT Tunisie.
“Notre capacité à améliorer la santé et la sécurité dépend de notre pouvoir de syndicalisation. En Tunisie, nous travaillons au lancement d’une grande campagne de syndicalisation pour le début de l’année prochaine, qui sera axée sur la santé et la sécurité,”
a déclaré Habib Hazami, Secrétaire général de la Fédération Générale du Textile, de l’Habillement, Chaussure et Cuir – FGTHCC-UGTT.
Les dirigeants syndicaux ont souligné que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement durant la pandémie ont mis en évidence la nécessité de renforcer les systèmes de protection sociale des travailleurs. L’une des causes fondamentales de la situation désastreuse des travailleurs et travailleuses de la confection est que de nombreux pays producteurs ont des systèmes de protection sociale inadéquats, voire inexistants.
La protection sociale est, selon l’OIT, “un droit de l’homme et se définit comme l’ensemble des politiques et programmes destinés à réduire et à prévenir la pauvreté et la vulnérabilité tout au long de la vie.” La protection sociale comprend les prestations pour enfants et familles, la protection de la maternité, les indemnités de chômage, les indemnités pour accidents du travail, les prestations de maladie, la protection de la santé, les prestations de vieillesse, les prestations d’invalidité et les prestations au profit des survivants dépendants.
“La sécurité sociale est obligatoire, mais les travailleurs et travailleuses du secteur THCC en sont privés, car les propriétaires d’entreprises y échappent et la loi n’est pas correctement appliquée. Certains travailleurs se retrouvent sans pension à la retraite et les femmes sont privées de leurs droits de maternité.”
a indiqué Araby Hamouk du Syndicat National des Travailleurs du Textile et du Cuir – SNTTC-UMT Maroc.
Le réseau syndical THCC d’IndustriALL pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA, pour l’acronyme anglais couramment utilisé) a réalisé une étude sur la sécurité sociale. Les syndicats ont identifié le besoin d’une campagne régionale, utilisant des outils internationaux comme les accords-cadres mondiaux, l’Accord international et le Recueil de directives pratiques de l’OIT, pour améliorer la sécurité sociale ainsi que la santé et la sécurité. Les syndicats sont convenus d’assurer le suivi des législations, du dialogue social, des comités de santé et sécurité au travail, des campagnes de sensibilisation et de mettre en place des structures syndicales nationales pour diriger ces travaux.
“Pendant la pandémie, le modèle actuel, où l’indemnité de licenciement est la seule forme de protection sociale, a conduit à des vols de salaires. Il n’y a pas de travail décent sans protection sociale et, à l’approche du 7 octobre, journée mondiale du travail décent, nous soutenons l’action de nos affiliés,”
a indiqué Christina Hajagos-Clausen.
Illustation : © Abdel Hameed Al Nasier - OIT