20 juillet, 2012Deux fédérations du textile au Pérou lancent une campagne ‘Adopte un parlementaire’ dans le cadre des efforts entrepris pour abroger une loi qui condamne les travailleurs et travailleuses à une vie professionnelle réglée par des contrats d’emploi à court terme et dans des conditions de travail scandaleuses.
L’année dernière, FNTTP, un affilié de IndustriALL Global Union, a réussi à présenter au Congrès une proposition de loi destinée à abroger les dispositions sur le travail inscrites dans la loi sur les ‘exportations non traditionnelles’. Toutefois, ceux qui ont directement des intérêts dans ce domaine ont empêché la proposition d’aboutir à un vote.
Alors que le Congrès est actuellement en vacances, des dirigeant(e)s syndicaux sur plus de vingt lieux de travail dans différentes parties du pays se sont réunis à Lima, le 17 juillet, pour se regrouper et planifier la prochaine étape de leur campagne.
Au cours d’un atelier organisé par IndustriALL Global Union avec le soutien de la Fundación Paz y Solidaridad du syndicat espagnol CC.OO., les participant(e)s ont adopté des propositions en vue d’une campagne ‘Adopte un parlementaire’ visant à rechercher l’engagement de la base pour faire pression sur les législateurs/trices.
Dans le cadre de la campagne, il sera demandé aux syndicats présents sur des lieux de travail d’envoyer des lettres et de réunir des signatures pour une pétition. La campagne va s’intensifier au cours de la période à venir pour s’assurer de faire entendre clairement la voix des travailleurs et travailleuses sur les points forts de la campagne.
Gerardo Olortegui, secrétaire à la défense de l’affilié de IndustriALL, FNTTP, explique: “Des juristes employés par l’industrie sont partout dans les salles du Congrès pour assister à chaque audience, et font des dîners bien arrosés avec des politiciens. À l’opposé, les ressources dont dispose notre fédération sont très limitées, c’est pourquoi nous devons obtenir le maximum de notre bien le plus précieux: l’engagement de nos membres”.
“Les travailleurs et travailleuses sont prêts à tout pour obtenir un changement”, dit Olortegui. “Nous devons faire prendre conscience aux législateurs/trices des conséquences de la loi sur les travailleurs et travailleuses et leur demander de soutenir notre position”.
La loi sur les ‘exportations non traditionnelles’, qui a été votée il y a une trentaine d’années comme une mesure provisoire destinée à aider de nouvelles entreprises dans une industrie irrégulière, sert aujourd’hui les intérêts de certaines des plus grandes et plus profitables entreprises du pays. En conséquence, les travailleurs et travailleuses se voient refuser le droit de se syndiquer et de négocier collectivement. Les salaires dans le secteur sont parmi les plus bas du pays, et certaines personnes employées dans la confection sont obligées de travailler douze heures par jour pour un salaire couvrant moins de la moitié de leurs besoins essentiels.