7 octobre, 2016En ce jour qui marque la Journée mondiale du Travail décent, les dirigeants des syndicats présents sur tous les plus importants sites d’activité de Rio Tinto dans 13 pays ont envoyé un courrier au PDG de l’entreprise pour appeler Rio Tinto à limiter son recours au travail précaire et à améliorer les conditions de vie et de travail de ses travailleurs précaires.
Des syndicats du monde entier ont réaffirmé leur engagement dans une campagne internationale pour exiger du géant des mines et de la métallurgie qu’il mette bon ordre dans ses mauvaises pratiques. Cet engagement a été conclu au cours du 2e Congrès d’IndustriALL Global Union à Rio de Janeiro, au Brésil.
Les syndicats présents sur les sites d’activité de Rio Tinto au sein de toutes les régions du monde se sont rencontrés à l’occasion du Congrès. On y a entendu quelques rapports positifs, notamment à propos de nouvelles conventions collectives obtenues sans conflit, de directions ne s’opposant pas à la syndicalisation sur certains sites et de la recherche du dialogue avec les syndicats par l’entreprise pour la première fois depuis des décennies dans certains pays. Mais dans de nombreux cas, les syndicats ont rapporté que la direction de Rio Tinto continue à malmener les travailleurs et leurs syndicats.
L’AMWU (Australie) et la FIM-CSN (Canada) ont rapporté que Rio Tinto mettait en application sa politique de zéro décès en faisant porter la faute sur les travailleurs et en les punissant plutôt qu’en réduisant les risques au travail. Les travailleurs sont maintenant en grève à la mine de Grasberg en Indonésie, propriété de Rio Tinto à 40%, où trois travailleurs sont décédés cette année des suites de trois différents accidents.
Le syndicat canadien Unifor a indiqué que Rio Tinto violait systématiquement les termes de la convention collective de travail au sein de sa fonderie d’aluminium de Kitimat et que ses adhérents avaient entériné une évaluation spéciale pour financer un arbitrage en vue de défendre la convention.
Des syndicats venus d’Afrique ont évoqué l’augmentation du recours par Rio Tinto aux travailleurs précaires et l’absence de prise de responsabilité de la part de l’entreprise par rapport aux violations des droits de ces travailleurs. Les travailleurs précaires affectés à Rio Tinto à Madagascar souffrent de salaires de misère et de l’absence de sécurité d’emploi.
Des centaines de délégués du Congrès ont posé sur des photos avec des pancartes de protestation par rapport au fait que Rio Tinto se repose toujours davantage sur le travail précaire.
“IndustriALL croit fermement au dialogue avec les multinationales dominantes et salue l’engagement déclaré de Rio Tinto à avoir de nouvelles relations avec les syndicats,” a déclaré le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Kemal Özkan.
“Cependant, les syndicats de Rio Tino nous ont donné un mandat clair : comme le dit le slogan de notre Congrès, nous devons continuer à lutter chez Rio Tinto jusqu’à ce que ses déclarations soient étayées par un réel changement sur ses sites d’activité.”