30 novembre, 2018Des délégués de syndicats de Goodyear en provenance d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Indonésie, d’Afrique du Sud et des États-Unis ont affiché leur soutien pour les travailleurs et travailleuses licenciés de l’usine Goodyear de San Luis Potosí, au Mexique, et ont décidé d’actions communes pour assurer leur réintégration.
Deux des cinquante-huit travailleurs et travailleuses qui ont été renvoyés par Goodyear Mexico se sont réunis avec une délégation internationale de travailleurs syndicalistes à Mexico ce 28 novembre.
Ils ont expliqué que Goodyear avait violé un accord qui prévoyait de ne pas prendre de mesures de représailles en licenciant des travailleurs et travailleuses qui étaient partis en grève en avril. L’action de grève appuyait une revendication en vue de meilleures conditions de santé et sécurité et protestait contre le contrat de protection imposé par Goodyear par le biais de la Confédération des travailleurs du Mexique (CTM), dirigée par Tereso Medina.
“Goodyear a violé son engagement lorsque nous avons été licenciés le 9 juillet,” a indiqué Pablo, l’un des travailleurs concernés. “Nous voulons qu’ils motivent leur décision. On a dit à de nombreuses personnes que leurs emplois avaient été perdus en raison d’une réorganisation, mais ils m’ont dit à moi, ainsi qu’à d’autres leaders syndicaux, que c’était parce qu’ils voulaient se débarrasser du mouvement syndical démocratique et indépendant qui était en train de se constituer chez Goodyear.”
Le conseiller politique auprès des salariés licenciés, Francisco Retama, a indiqué que les travailleurs et travailleuses voulaient toujours constituer un syndicat démocratique et indépendant chez Goodyear Mexico. À cette fin, ils visent à obtenir le droit exclusif de négocier une convention syndicale avec l’entreprise.
“Il n’est pas simple d’obtenir une authentique convention collective au Mexique. Nous espérons que les travailleurs seront en mesure de déposer leur requête en vue d’obtenir le droit exclusif de négocier avec Goodyear dans la première moitié de l’année prochaine. Le nouveau gouvernement entre en fonction le 1er décembre, les conditions sont donc réunies pour que cette procédure légale soit couronnée de succès. Des millions de travailleurs et travailleuses de par le pays fondent tous leurs espoirs sur le prochain président Andrés Manuel López Obrador et son gouvernement. Le cas de Goodyear pourrait marquer un jalon pour le Mexique et c’est pourquoi cette campagne est si importante.”
Tom Grinter, Directeur de secteur chez IndustriALL, a ajouté :
“Du côté d’IndustriALL, nous avons suivi la campagne syndicale et les événements de Potosí de près. Goodyear a violé son engagement à ne pas licencier de travailleurs dans ces conditions lorsque qu’il a mis dehors des salariés partis en grève. Nous leur avons adressé un courrier qu’ils ont ignoré. Nous devons tous ici afficher notre soutien et notre solidarité envers les travailleurs de Goodyear Mexico, dès lors que leurs droits syndicaux sont clairement visés.”
Leo Gerard, Président de l’USW, a résumé les débats :
“Il ne s’agit pas que d’une attaque envers les travailleurs de Goodyear au Mexique, mais envers tous les travailleurs de Goodyear de par le monde. Il leur faut travailler dans des conditions pénibles et ce que Goodyear les paie est honteux. Nous sommes prêts à soutenir ces travailleurs et travailleuses en leur fournissant des experts qui peuvent dispenser une formation et en faisant campagne pour de meilleures conditions de santé et sécurité, ainsi que pour des salaires équitables. Nous appelons IndustriALL à nous aider à transposer cette campagne au plan mondial.”
Pour conclure, les travailleurs et travailleuses ont répété leur engagement à aider les salariés de Goodyear et ont signé une banderole comme symbole de leur solidarité.