28 mai, 2015Lors d’un atelier en Croatie ces 22 et 23 mai, des dirigeants syndicaux de Croatie, Serbie et Slovénie ont exprimé leur détermination à intensifier leur lutte contre le travail précaire par le biais d’un meilleur recrutement et par l’unité.
Travail précaire, croissance des effectifs et construction de l’unité syndicale étaient des thèmes centraux de l’ordre du jour de l’atelier qui se tenait sur deux jours, les 22 et 23 mai, en Croatie.
Les affiliés d’IndustriALL de la région ont rapporté que l’emploi temporaire était devenu une pratique courante, en particulier dans les secteurs du textile, du pétrole et des équipementiers automobiles. Et la tendance est à la hausse.
Les employeurs exploitent des failles dans la législation et créent de cette manière des inégalités parmi les travailleurs et travailleuses. Les jeunes sont de plus en plus recrutés sur base de contrats à court terme, sans la moindre opportunité de pouvoir miser sur l’avenir. De plus, sous la pression des institutions financières internationales, la législation du travail dans cette région du monde a été amendée pour favoriser des contrats de travail plus souples et alléger les procédures de licenciement. La législation existante avait été estimée trop protectrice pour les travailleurs et être un obstacle aux investissements étrangers.
Cependant, en dépit d’un environnement politique et économique défavorable, les syndicats de Croatie et de Serbie sont parvenus à négocier des limites au recours au travail précaire au sein des conventions collectives et, dans certains cas, à convertir des contrats temporaires en emplois permanents.
Les syndicats slovènes ont pris part à un processus législatif qui a aboutit à davantage de restriction sur le travail temporaire ainsi qu’à le rendre plus cher pour les employeurs. Les participants à l’atelier ont exprimé leur détermination quant à la conscientisation sur les effets pervers du travail précaire sur les travailleurs et la société dans son ensemble. Ils ont également pris l’engagement de participer à la Journée mondiale pour le travail décent du 7 octobre 2015.
Des débats animés ont également eu lieu sur la question du recrutement et du renforcement syndical dans le contexte d’une économie en mutation. Restructurations et privatisations ont prélevé un lourd tribut auprès des travailleurs et leurs syndicats. Le passage des entreprises du statut d’entités publiques à celui de sociétés privées est toujours en cours dans certains pays et, en conséquence, davantage d’emplois devraient encore être perdus. Recruter de nouveaux membres au sein des entreprises nouvellement établies est donc une priorité absolue pour tous les syndicats.
Les participants ont débattu de stratégies destinées à mieux communiquer avec les membres et à s’adresser aux jeunes qui en savent peu sur le travail syndical. Ils ont également été d’accord pour dire que les syndicats devaient coopérer de manière plus étroite à tous niveaux, renforcer leurs structures et rassembler leurs forces pour faire progresser le droit des travailleurs à avoir des conditions de vie et de travail décentes.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL déclare :
Même dans des circonstances adverses, nos affiliés continuent à faire face aux défis, comme le travail précaire. Ensemble avec notre organisation sœur au niveau européen, nous allons continuer à leur apporter tout notre soutien et toute notre solidarité.
Afin d’aider les affiliés dans leur lutte contre l’expansion du travail précaire, l’ouvrage “Négocier la sécurité – Stratégies syndicales de négociation contre le travail précaire” est dorénavant disponible en serbe.