14 mars, 2023Les syndicats de Glencore en Argentine, au Chili, en Colombie et au Pérou demandent à la multinationale d’engager un dialogue avec les travailleurs et travailleuses ainsi que leurs communautés afin de garantir une transition juste qui respecte les droits du travail et de l’environnement.
IndustriALL a récemment relancé sa campagne appelant Glencore à respecter le droit du travail sur tous ses sites d’activité. Le 3 mars, le réseau régional des syndicats de Glencore a organisé une réunion en ligne, l’Amérique latine étant l’une des régions où l’on rencontre le plus de difficultés.
Les travailleurs et travailleuses ont rendu compte de la situation de l’emploi dans chaque pays et sont convenus que le plus gros problème était le manque de responsabilité de Glencore vis-à-vis des communautés riveraines et de l’environnement. La multinationale réorganise ses activités dans le cadre de sa stratégie de décarbonisation, mais n’a pas de plan clair pour assurer une transition équitable pour les salariés et les communautés locales.
Juan Carlos Solano, de Sintracarbón en Colombie, a déclaré que Glencore n’avait mis en place aucun processus pour assurer une transition juste et digne lorsqu’elle a renoncé à la mine Prodeco.
“En conséquence, la région d’El Cesar a été laissée à l’abandon. C’est comme une ville fantôme, il n’y a plus de travail et il est devenu impossible de répondre aux besoins de base de la communauté locale”.
Solano a déclaré que son syndicat avait exigé que Glencore s’assoie avec les travailleurs, les membres de la communauté de La Guajira et le gouvernement pour discuter d’un plan de fermeture de la mine du Cerrejón. L’objectif est d’éviter une répétition de ce qui s’est passé à la mine de Prodeco et de veiller à ce que “la transition cause le moins de dommages possible”.
Victor Rodriguez, du Chili, a déclaré que, bien que Glencore aime donner l’image d’une entreprise qui s’engage auprès des communautés riveraines de ses sites au Chili, elle ne se préoccupe pas vraiment de ses travailleurs et travailleuses ou des habitants de ces régions. Par exemple, le rapport entre les salariés externalisés et les salariés permanents est de trois pour un, avec 2.400 externalisés et seulement 800 permanents.
Héctor Laplace, d’Argentine, a déclaré qu’en pleine pandémie Glencore a fermé inopinément la mine d’Aguilar sans en informer le syndicat, laissant 700 travailleurs et travailleuses sans emploi.
Les représentants d’IndustriALL ont parlé des efforts de l’organisation pour favoriser le dialogue social avec Glencore afin de l’amener à donner la priorité aux droits du travail et aux droits syndicaux ainsi qu’aux politiques de développement.
IndustriALL défend également les questions liées au genre. La responsable régionale pour l’égalité des sexes, Laura Carter, a expliqué :
“Nous savons qu’il existe encore des discriminations à l’encontre des femmes chez Glencore. Il n’y a pas d’équité salariale, il y a eu des incidents de harcèlement, les femmes enceintes ne se sentent pas en sécurité et certaines travailleuses n’ont pas d’équipement de protection approprié. Nous voulons que l’entreprise prenne ses responsabilités sur ces questions de genre également.”
Glen Mpufane, Directeur d’IndustriALL pour l’industrie minière, a déclaré :
“Glencore est une entreprise très insaisissable. Il nous est difficile d’aborder avec elle des questions de fond telles que la transition juste, le dialogue au plan mondial et les préoccupations politiques à l’échelle de l’entreprise, en plus d’essayer de résoudre les différends. L’entreprise veut contrôler les choses. C’est un défi énorme, qui nécessitera une coordination entre le réseau syndical et les communautés locales.
La stratégie de l’entreprise consiste à fermer ses mines de charbon d’ici le milieu des années 2040, ce qui ne nous laisse pas assez de temps pour mener une réflexion sur une transition juste. Nous devons mener une campagne mondiale et mettre en place des actions pour réclamer des comptes à Glencore et favoriser le dialogue social.”