22 février, 2019Les syndicats brésiliens ont décrété une journée nationale de lutte pour la défense d’une sécurité sociale universelle et publique et organisé une assemblée nationale de la classe ouvrière contre les attaques à l’égard des pensions. Ils ont élaboré un nouveau programme de luttes et mobilisations à travers tout le pays.
Le 20 février a été une journée chargée de bien des émotions pour le peuple brésilien. C’est la date choisie par le Président Jair Bolsonaro pour présenter au Congrès une proposition de réforme du système des pensions qui en restreint l’accès, en particulier pour les plus pauvres, et en réduit des prestations et des droits historiques acquis tout au long d’années de luttes.
Des milliers de travailleurs et travailleuses ont manifesté contre la fin de leurs pensions partout dans le pays. L’une des plus importantes action a eu lieu au centre de São Paulo, à laquelle on estime que plus de 10.000 personnes ont pris part.
Au cours de cette assemblée nationale de la classe ouvrière, les syndicats ont rejeté les changements au niveau des règles et présenté un plan d’action en neuf points à promouvoir.
Entre autres, leur intention est de :
- mettre en place une nouvelle journée nationale de lutte dans tous les grands centres
- inviter toutes les organisations à caractère social à participer à des débats et à en organiser pour expliquer les risques de cette nouvelle réforme
- étendre l’action syndicale à l’espace institutionnel du Congrès national
- intensifier le dialogue avec les parlementaires, et
- participer activement aux actions de la Journée internationale de la Femme (8 mars) et de la Fête des Travailleurs (1er mai).
Les leaders syndicaux ont expliqué que Bolsonaro tente de mettre fin au système de solidarité public des pensions universelles dans le pays. En lieu et place, il a l’intention de passer graduellement à un “modèle de capitalisation individuelle”, au sein duquel la retraite de chaque personne active dépendra de ce qu’elle aura été en mesure d’épargner tout au long de sa carrière.
Les travailleurs et travailleuses sont d’avis que ce système de capitalisation ne devrait pas être appliqué à la classe ouvrière, qui peine à obtenir une retraite digne et garantie à la fin de sa vie active. Les périodes de chômage et de travail informel impliquent que durant celles-ci, on ne soit pas en mesure d’épargner de façon adéquate.
La proposition fixe également l’âge de la retraite en fonction de périodes de cotisation et impose un âge minimum de 65 ans pour les hommes et 62 pour les femmes. De plus, elle établit que la transition irait de 10 à 12 ans, moins que les 20 ans proposés par l’ancien président illégitime Michel Temer.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, Valter Sanches, a déclaré :
“Ce gouvernement de droite au Brésil est enclin à détruire le système des dispositions de solidarité sociale, suivant en cela des exemples d’échec en Amérique latine, comme au Chili, en augmentant le temps de travail et en introduisant des allocations inférieures au salaire minimum. IndustriALL soutient ses affiliés brésiliens dans leur combat contre l’approfondissement de la misère que représente la politique de ce gouvernement.”