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Les syndicats bangladais réclament une hausse du salaire minimum pour les travailleurs de l'habillement

6 février, 2023Les affiliés d'IndustriALL du Bangladesh demandent que le salaire minimum des travailleurs et travailleuses du vêtement soit porté de 8.000 à 23.000 taka (75 à 215 $), devant l'inflation galopante que connaît le pays et avec laquelle les travailleurs n'arrivent plus à nouer les deux bouts.

Les affiliés d'IndustriALL appellent le gouvernement à constituer d'urgence un conseil pour réviser le salaire minimum mensuel. La législation du travail bangladaise impose la création, tous les cinq ans, d'un nouveau conseil des salaires pour remanier les structures salariales dans chaque branche d'industrie. La dernière révision pour les travailleurs de l'habillement date de 2018, avec une rémunération de départ fixée à 8.000 taka (75 $).

Le Conseil d'IndustriALL pour le Bangladesh et le Garment Sramik Karmachari Okko Parishod ont manifesté devant le Club national de la presse, à Dacca, avant de déposer un mémorandum au ministère du Travail, le 5 février. Leurs revendications portent sur un salaire minimum de départ pour un travailleur de l'habillement de 23.000 taka (215 $), assorti d'une hausse annuelle de dix pour cent, contre cinq pour cent actuellement. Les autres demandes des syndicats comprennent un système de cartes de rationnement pour permettre aux travailleurs de faire face à la hausse du coût de la vie.

La situation du marché a changé du tout au tout entre 2018 et 2022. Avec une inflation qui s'emballe, un niveau de vie décent est impossible pour les travailleurs. Le taux d'inflation a passé les 9,5 pour cent en août 2022, le plus haut depuis onze ans. Entretemps, les exportations du secteur de la confection ont progressé de 14,31 pour cent, pour atteindre 27,418 milliards de dollars entre juillet 2022 et janvier 2023.

"Il faut que le gouvernement réinstaure immédiatement le conseil du salaire minimum dans lequel siègent des représentants des travailleurs. La hausse de l'inflation met les travailleurs du vêtement dans une situation désastreuse. Leurs salaires doivent être revus en conséquence et accompagnés de mesures de protection sociale adéquates,"

a déclaré Amirul Haque Amin, le président du Conseil d'IndustriALL pour le Bangladesh.

 

Les syndicats demandent que le salaire de base représente 65 pour cent de la rémunération totale, composée du salaire de base et des allocations. Pour l'instant, il représente moins de 60 pour cent de la rémunération totale des travailleurs de l'habillement. C'est important, parce qu'en cas de cessation de la relation de travail, les indemnités de licenciement et primes de départ par exemple sont calculées sur base du salaire de base. Ils réclament aussi la suppression de deux échelons du barème existant qui en compte sept pour les travailleurs de l'habillement et qui a pour effet de les maintenir dans une catégorie inférieure en dépit de leur ancienneté.

"IndustriALL appuie totalement les revendications pour une augmentation du salaire minimum des travailleurs de l'habillement. Les salaires actuels sont extrêmement bas et bien inférieurs au nécessaire de survie,"

a déclaré Apoorva Kaiwar, la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Asie du Sud.