17 février, 2021La Fédération générale des syndicats de Bahreïn (GFBTU) appelle les grandes entreprises à lever le gel des salaires et à verser, avec effet rétroactif, l'indexation annuelle des salaires qui est habituellement payée aux travailleurs.
La GFBTU, qui est affiliée à IndustriALL, demande l'ouverture d'un authentique dialogue social avec les organisations syndicales en vue d'améliorer la situation des travailleurs et la sécurité du processus de production.
Dans un communiqué du 1er février 2021, elle déclare que les entreprises ont vu leurs bénéfices augmenter et leur activité se développer, ce qui rend ce gel des salaires incompréhensible, d'autant que le rôle joué par les travailleurs dans l'obtention de ces profits est reconnue. En général, les entreprises accordent une hausse moyenne de trois pour cent en fonction des efforts consentis par le personnel. Or, cette année, aucun supplément n'a été versé.
On peut lire dans le communiqué de la GFBTU que c'est la première fois que cette indexation annuelle est bloquée pour les travailleurs du privé, alors que leurs collègues du secteur public en ont bénéficié. Les cotisations à la sécurité sociale étant fonction des niveaux salariaux, le fait de ne pas accorder cette indexation prive des milliers de travailleurs et de retraités de la possibilité de suivre le rythme de l'inflation dans divers segments de la société, que ce soit de manière directe ou indirecte.
Pour la GFBTU, cette augmentation est minime comparée aux bénéfices engrangés par les entreprises. La bloquer aura un impact négatif disproportionné sur la situation financière et le pouvoir d'achat des travailleurs; elle affaiblira la classe moyenne et augmentera la pauvreté.
La GFBTU souligne que l'indexation annuelle, l'échelle des salaires et le système de promotions font partie d'un système intégré du mécanisme de production. Le fait de ne pas donner cette hausse menace l'intégrité de tout le système.
La GFBTU a déposé un plan général pour les fonds destinés au marché du travail et à l'assurance sociale qui assurerait la continuité de l'indexation pour tous les travailleurs et les retraités ainsi que l'emploi des chômeurs et la pérennité des fonds d'assurance sociale et le développement durable.
La FGBTU a souligné le rôle des travailleurs et des retraités dans l'aide aux entreprises et aux institutions pour surmonter la crise économique et a montré que leur loyauté et leur dévouement et les sommes qu'ils ont versées aux fonds d'assurance pour éviter leur effondrement ont contribué à doubler les bénéfices. Ils devraient en être récompensés plutôt que voir leur indexation annuelle supprimée.
Le secrétaire général de la GFBTU, Abdulqader Al-Shehabi, a déclaré :
"Cette question concerne des entreprises-clés de plusieurs secteurs, comme le pétrole, le gaz et les métaux. La hausse annuelle des salaires est censée compenser la hausse continue des prix et de l'inflation. En priver les travailleurs ferait progresser la pauvreté, affaiblirait le pouvoir d'achat des travailleurs et ferait reculer les investissements."
Pour le secrétaire général adjoint d'IndustriALL Kemal Özkan :
"Cette question affecte les niveaux de vie des travailleurs et des retraités. Nous exhortons les entreprises concernées à entamer le dialogue social avec la GFBTU et à discuter de la question de bonne foi pour trouver des solutions."
Image: Un atelier de forgeron. GFBTU