9 octobre, 2024Les affiliés argentins d’IndustriALL ont condamné les réformes du travail introduites par le gouvernement du Président Javier Milei, car elles sont extrêmement bénéfiques pour les employeurs et font reculer les droits fondamentaux des travailleurs.
Au cours des derniers mois, les affiliés argentins d’IndustriALL ont organisé plusieurs marches et autres campagnes pour protester contre la nouvelle loi, avertissant que les réformes affecteront les travailleurs et travailleuses dans tous les secteurs de la société. Ils ont exprimé leurs regrets lorsque la réforme a finalement été adoptée en juin, considérant qu’il s’agissait d’un pas en arrière pour les droits des travailleurs.
Les nouvelles réglementations réforment le droit du travail du pays. Elles introduisent, par exemple, de nouveaux fonds d’indemnités de licenciement qui remplacent le système établi par la législation précédente et négocié dans le cadre des conventions collectives. Les employeurs et les travailleurs ont désormais la possibilité de remplacer les indemnités de licenciement par ce nouveau système.
Le règlement précise que l’objectif du nouveau système est de “remédier à l’incertitude et aux coûts élevés liés aux licenciements et aux indemnités de départ en République argentine”, “d’assurer une plus grande stabilité dans les relations de travail” et “de promouvoir la compétitivité des entreprises et la stabilité de l’emploi”.
Ce fonds sera mis à la disposition des employeurs et des travailleurs en remplacement de l’indemnité de licenciement fondée sur l’ancienneté prévue par le droit des contrats de travail, ainsi que de toute autre indemnité calculée sur la base de cette indemnité.
La fédération syndicale argentine CTA a condamné cette réforme au motif que le nouveau système pouvant remplacer toute indemnité connexe, il pourrait être utilisé dans presque tous les types de licenciements, ce qui, selon elle, pourrait conduire à ce que la réforme soit jugée inconstitutionnelle.
La CTA a dénoncé le fait que, si les parties sont d’accord, le nouveau système peut être appliqué aux relations de travail qui ont débuté avant l’entrée en vigueur du système. Elle n’est pas non plus d’accord pour que l’indemnisation des travailleurs soit gérée par le biais de fonds mutuels de licenciement ouverts et gérés par des institutions financières à des fins lucratives, car cela signifie que les travailleurs n’ont aucune garantie en cas de liquidation des fonds pour des questions financières ou autres raisons externes.
Les syndicats ont critiqué cette réglementation parce qu’elle renforce la catégorie des “travailleurs indépendants”, qui peuvent être occupés avec un maximum de trois autres “collaborateurs” indépendants sans qu’il soit nécessaire d’établir une relation de travail. Les syndicats considèrent qu’il s’agit là d’un moyen de dissimuler des relations de travail afin d’éviter de devoir payer les indemnités correspondantes.
Après une réunion conjointe de leurs comités nationaux, la CTA et la CTA A ont confirmé qu’elles renforceraient leurs liens afin de lutter contre les réformes du gouvernement Milei qui portent atteinte aux droits des travailleurs. Elles ont fermement condamné la loi dite omnibus et les réformes et réglementations du travail qui y sont liées, qui “accordent un pouvoir absolu aux entreprises et aux emplois dépourvus de droits pour les travailleurs”.
Depuis le mois de mai, le Comité exécutif régional d’IndustriALL a travaillé sur un plan d’action syndical en réponse aux attaques permanentes du gouvernement Milei contre les travailleurs et travailleuses d’Argentine. Il a également publié une déclaration condamnant les réformes proposées par le gouvernement Milei pour promouvoir la désindustrialisation du pays, déréglementer l’économie, réduire la taille de l’État et son intervention et revenir sur des centaines de lois qui protègent les droits individuels et collectifs des travailleurs.
Voici ce qu’a déclaré Cristian Alejandro Valerio, Secrétaire régional adjoint d’IndustriALL :
“Tous les travailleurs argentins doivent s’unir contre les assauts du gouvernement Milei et de ses commanditaires locaux et internationaux. Par l’intermédiaire de leurs représentants syndicaux, les travailleurs et travailleuses doivent élaborer des stratégies pour tenter de compenser ou de limiter l’impact de ces mesures et empêcher d’autres attaques, plus profondes, contre le droit du travail argentin.”