25 mars, 2020Les syndicats des mineurs d’Afrique subsaharienne appellent à une obligation de diligence et au respect des normes de santé et de sécurité, ainsi que des protocoles nationaux et supranationaux pour enrayer la propagation de la maladie à coronavirus (COVID-19). Ces appels interviennent dans un contexte national d’état d’urgence et de mise en place de mesures de confinement dans la plupart des pays.
Les syndicats recommandent la mise en place de réponses à la pandémie semblables aux meilleures pratiques en matière de santé et de sécurité au travail ayant fait leur preuve lors des campagnes précédentes de lutte contre la silicose, la tuberculose ainsi que le VIH et le sida. La majorité des syndicats conseillent un lavage soigneux des mains et ont annulé la plupart de leurs activités pour maintenir une distanciation sociale.
Abdul-Moomin Gbana, Secrétaire général du Syndicat des mineurs du Ghana, a déclaré :
« Nous sommes très préoccupés par l’épidémie mondiale de la COVID-19 et ses possibles répercussions sur la santé et la sécurité de nos membres, ainsi que sur le fonctionnement des compagnies minières et de l’industrie dans son ensemble. Dans des moments aussi difficiles que ceux que nous vivons aujourd’hui, le syndicat exhorte tous les employeurs du secteur industriel à continuellement s’appuyer sur la longue expérience des syndicats en tant que défenseurs de la santé et de la sécurité pour arrêter la propagation de la COVID-19 et prévenir les ravages économiques que cette crise sanitaire pourrait avoir sur l’industrie minière du Ghana. »
David Sipunzi, Secrétaire général du Syndicat national des mineurs (NUM), a indiqué:
« Suite à une réunion que nous avons eue avec le Conseil pour les ressources minérales d’Afrique du Sud, nous sommes heureux de constater que les compagnies minières se joignent à la lutte. Elles prennent cette pandémie au sérieux. »
Les compagnies minières se sont engagées à soutenir les efforts déployés pour enrayer la maladie en mettant à disposition leurs centres médicaux.
Figure parmi les protocoles sanitaires de lutte contre la COVID-19, le plan du Conseil pour les ressources minérales d’Afrique du Sud en 10 points, à savoir l’état de préparation des agents de santé, la garantie d’accès aux biens de consommation, un programme de vaccination préventive contre la grippe, la compréhension de l’impact potentiel de la maladie sur les travailleurs immunologiquement déprimé, la gestion des cas et la recherche des contacts, l’isolement des sujets positifs, la notification, la surveillance et les conseils aux voyageurs.
NUM exhorte les compagnies minières à mettre en œuvre le plan et indique que « les compagnies minières doivent élaborer de toute urgence des lignes de conduite pour s’assurer que les engagements sont suivis et des réponses données pour lutter contre la pandémie afin de réduire le risque de transmission sur le lieu de travail. Les entreprises doivent améliorer l’hygiène en mettant à disposition des désinfectants, du savon, des gants et des masques. Les personnes qui présentent des symptômes grippaux bénins ou toussent légèrement doivent recevoir des masques pour prévenir la propagation de la maladie à coronavirus. »
Le syndicat recommande d’identifier et de traiter rapidement les travailleurs à risque. Selon NUM, les travailleurs qui contractent la maladie au travail, y compris le personnel de santé qui s’occupent des malades dans les dispensaires miniers, doivent être indemnisés conformément à la Loi sur l’indemnisation des maladies professionnelles. Les travailleurs doivent être autorisés à prendre un congé maladie s’ils présentent des symptômes de la maladie à coronavirus ou font l’objet d’une période de quarantaine. Il est également important de décongestionner et de désinfecter les salles d’attente, les espaces publics et les installations communes, ainsi que de faciliter l’accès à l’information sur la COVID-19.
Le Syndicat des mineurs de Zambie a réussi à faire arrêter l’utilisation des alcootests qui peuvent facilement propager la COVID-19. Un certain nombre de compagnies minières, dont les mines de cuivre Mopane Copper Mines, Lubambe Copper Mine, Kanshanshi et Barrick Lumwana, ont suivi cette recommandation. Les systèmes biométriques avec empreintes digitales sont également dangereux.