10 septembre, 2019La ratification et la mise en application de la convention 176 de l'Organisation internationale du travail constituent une étape importante dans l'amélioration de la santé et de la sécurité et la réduction des décès causés par des accidents miniers en Afrique subsaharienne.
Le nombre des accidents miniers mortels est en progression depuis 2016. Dans les charbonnages, ils ont augmenté de 400 pour cent, et de 67 pour cent dans les autres mines à l'échelle mondiale. Les décès sont également plus nombreux dans les mines d'or et de platine.
Lors d'une réunion, organisée les 22 et 23 août par IndustriALL Global Union, les pays d'Afrique subsaharienne qui n'ont pas encore ratifié la convention 176 de l'OIT ont été invités à le faire. Les 30 participants d'affiliés d'IndustriALL d'Afrique du Sud, du Burkina Faso, de République démocratique du Congo, du Ghana, de Guinée, du Lesotho, de Madagascar, de Namibie, du Niger, de Zambie et du Zimbabwe ont discuté de l'importance des débats publics sur la santé et la sécurité dans les mines. Il faut aussi renforcer les législations et réglementations, mais également les appliquer et les faire respecter.
Les syndicats ont été exhortés à inclure dans leurs conventions collectives un chapitre sur la santé et la sécurité dans les mines. Les travailleurs ont aussi été encouragés à exercer leur droit de refuser d'effectuer un travail dangereux lorsque les employeurs les forcent à travailler dans un environnement dangereux. Il faut aussi que les syndicats s'attaquent aux employeurs qui ne respectent pas les normes de santé et de sécurité.
Nancy Coulson, de l'université du Witwatersrand, a mis en lumière le rôle critique du représentant syndical de santé et de sécurité, citant des meilleures pratiques internationales et des exemples pris dans des mines sud-africaines. Elle a souligné que l'important est que ces représentants défendent toujours les intérêts des mineurs, et pas ceux des employeurs.
"Le représentant de santé et de sécurité doit agir dans le respect de la loi; il doit avoir le droit d'informer sur les risques, d'inspecter le lieu de travail à la recherche d'éventuelles failles, d'entendre les plaintes des travailleurs, de signaler les défaillances à l'employeur, et de participer aux consultations sur les plans de santé et de sécurité."
Sur les pays représentés à la réunion, l'Afrique du Sud, la Guinée, la Zambie et le Zimbabwe ont ratifié la convention 176. À ceux-là s'ajoutent le Botswana et le Mozambique.
Glen Mpufane, le Directeur d'IndustriALL en charge des mines, a déclaré :
"Protéger la vie des mineurs est une fonction essentielle des syndicats et ils doivent mener des campagnes vigoureuses pour l'amélioration de la santé et de la sécurité dans les mines. Il est important de ratifier et d'appliquer la convention 176 pour atteindre cet objectif. Dans les pays qui n'ont pas ratifié, il faut que les syndicats fassent campagne, non seulement pour la ratification, mais pour l'application de la réglementation sur la santé et la sécurité en vigueur."
Étaient également présents à cette réunion des représentants du Bureau international du travail et du ministère des ressources minérales et de l'énergie d'Afrique du Sud.