12 septembre, 2024Chaque jour, 100 mineurs perdent leur emploi parce que l'industrie se détourne du charbon. Les affiliés d'IndustriALL Global Union du secteur du charbon sont déterminés à questionner l'industrie et les décideurs politiques sur la timidité de leur réponse aux lourdes conséquences de l'impératif du changement climatique et de la transition vers une économie sobre en carbone pour l'emploi des mineurs, les moyens d'existence de leurs communautés et les économies tributaires du charbon.
IndustriALL a organisé une réunion virtuelle de ses affiliés du secteur charbonnier pour discuter des défis et des opportunités qui se présentent pour les mineurs dans un paysage énergétique en mutation accélérée, l'accent étant mis sur la question brûlante des pertes d'emplois qui s'annoncent et sur leurs retombées. Le coût social d'une transition injuste et inique a été mis en lumière dans la discussion de deux rapports de recherche, Coal 2023, de l'Agence internationale de l'énergie, et Global Coal Mine Tracker (GCMT), de Global Energy Monitor, ainsi que de rapports par pays fournis par des participants.
L'appel d'IndustriALL pour une transition juste prenant en compte le coût social pour l'emploi des mineurs et les moyens d'existence de leurs communautés que causeront la fermeture imminente des charbonnages et l'arrêt des centrales au charbon a été amplifié par le rapport sans précédent, effrayant, sobre et exhaustif du GCMT.
D'après ce rapport, l'industrie charbonnière perdra près d'un million d'emplois, soit 100 par jour, ce qui veut dire qu'il est important d'agir pour éviter une vague de troubles économiques et sociaux.
Le texte trouve un écho dans l'expérience que vivent jour après jour les mineurs, loin de la rhétorique d'une transition juste que sert l'industrie charbonnière alors qu'elle les licencie et devant l'incapacité de certains gouvernements à tenir la bride haute à ces compagnies, en particulier dans les pays du Sud.
Si les chiffres du rapport relatifs aux pertes d'emplois ne sont pas contestés, la suite du scenario ne sera pas un processus linéaire…
"…ces chiffres ne disent pas tout; la situation de chaque pays sera différente selon que l'industrie est essentiellement domestique ou tournée vers l'exportation,"
a déclaré Tony Maher, le président du Syndicat australien de la mine et de l'énergie.
Devant la perspective du volume et de l'ampleur des crises de l'emploi, on n'insistera pas assez sur l'urgence de plans pour une transition juste qui mettent des feuilles de route pour les compétences au cœur et au centre d'un plan d'urgence pour une transition juste. C'est ce que montre la feuille de route pour les compétences dans l'énergie South Africa 2030 qui constate que, bien que…
"…les mineurs ont souvent les compétences nécessaires pour se tourner vers d'autres carrières dans le secteur de l'énergie ou dans d'autres industries à faible intensité de carbone, ce passage aura des conséquences pour les cadres, les techniciens, les opérateurs de production, le personnel de maintenance, les conducteurs d'engins et les employés de ces secteurs, …les mineurs et les opérateurs de process seront les plus affectés et/ou auront le moins de chances de retrouver des postes équivalents".
C'est au vu de cela que
"la participation, la consultation des travailleurs et le dialogue sont essentiels pour l'élaboration et la mise en place d'une transition juste devant être assortie de garde-fous pour la protection des emplois des mineurs,"
a déclaré Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge des mines, des DGOJP et de la SST.
"Une transition énergétique équitable et juste doit prendre en compte, outre d'autres interventions du politique, le Programme de travail pour une transition juste (JTWP) adopté à la COP28 et les Principes directeurs de l'OIT pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous, dont les mesures assureront un passage à l'emploi futur pour les mineurs de charbon,"
a déclaré Kemal Özkan, secrétaire général adjoint d'IndustriALL.
À cette réunion virtuelle participaient des affiliés d'IndustriALL des industries charbonnières d'Afrique du Sud, d'Allemagne, d'Australie, de Colombie, de Hongrie, d'Inde, d'Indonésie, du Malawi, du Pakistan, de Pologne, d'Ukraine, du Vietnam et du Zimbabwe, qui ont tous appelé à une solidarité maximale, mondiale et bilatérale entre tous, notamment avec l'Ukraine dont l'industrie charbonnière subit des attaques dans la guerre avec la Russie.